Au sujet de la relation existant entre le scolaire et le social, Durkheim pose implicitement des questions récurrentes dans ses différents ouvrages, à savoir : "Qu'est-ce qui explique les différences de réussite scolaire ?", "Comment se manifestent ces différences ?", "Peut-on parler d'inégalités à propos des trajectoires scolaires ?". Ces questions, nous les retrouvons chez différents auteurs, comme Bourdieu, Bernstein, et même chez Annie Ernaux qui, dans son roman Les armoires vides, met en scène ce lien entre le comportement de l'élève en classe et le vécu personnel de chacun (...)
[...] Comment le niveau de langue employé peut-il donner des facilités à l'enfant ? Chaque élève ne choisit pas sa catégorie sociale, n'a pas les mêmes acquis en arrivant le premier jour d'école, et même parfois n'a pas l'habitude de parler une seule langue chez lui. Ainsi, ces différences d'acquisitions influent directement sur la capacité de l'enfant à s'intégrer à une classe, à des camarades qui n'ont pas le même niveau de langue que lui. Nous pouvons observer ceci chez Annie Ernaux, dans le personnage de Denise Lesûr, petite fille issue d'un milieu populaire, dont les parents tiennent un café-épicerie. [...]
[...] Les familles positionnelles sont celles dans lesquelles il y a une séparation bien précise des rôles en fonction de l'âge, du sexe, du statut : les enfants obéissent aux parents, c'est comme ça et c'est tout il n'y a pas de discussion possible de ce principe. Quant à elles, les familles personnelles sont celles dans lesquelles la situation de chacun est prise en compte : on tient compte des qualités psychologiques et la communication est plus ouverte. Dans ce dernier cas le dialogue est favorisé on explique à l'enfant en fonction des choses et des évènements. [...]
[...] Comme le dit Bernstein, dans les familles personnelles chaque enfant apprend la norme dans un contexte qui lui est personnellement adapté ce qui n'est pas le cas de Denise : elle apprend en effet la norme, mais le contexte dans lequel elle apprend qu'elle ne fait pas partie de cette norme –c'est-à-dire l'école-, n'est pas adapté puisqu'il la fait se sentir à part, différente de ses camarades. Ainsi, la question de l'origine des inégalités scolaires est partagée entre ces différents auteurs mais tous se rejoignent sur l'idée que la source des inégalités vient de la différence de pratiques langagières et plus généralement, de la différence d'origine sociale, ne donnant pas à tous les enfants les mêmes outils pour réussir à l'école. [...]
[...] Ceci rejoint d'ailleurs le système méritocratique d'aujourd'hui qui consiste à die il ne réussit pas car il ne travaille pas sans s'interroger réellement sur la source de cet échec. Ainsi, Bourdieu et Durkheim se rejoignent sur ces mêmes idées, et mettent en évidence l'étendu du pouvoir des parents, en général de la prime éduction (c'est-à-dire qui a lieu avant l'entrée à l'école). Bernstein de son côté, tout en se conformant à l'idée de l'influence des origines sociales sur la réussite scolaire, il parle de code élaboré et de code restreint pour qualifier les différentes pratiques langagières. [...]
[...] Peut-on parler d'inégalités à propos des trajectoires scolaires ? Ces questions, nous les retrouvons chez différents auteurs, comme Bourdieu, Bernstein, et même chez Annie Ernaux qui, dans son roman Les armoires vides met en scène ce lien entre le comportement de l'élève en classe et le vécu personnel de chacun. Bourdieu, dans La Reproduction, s'appuie sur la question de Durkheim Comment l'origine sociale des élèves influe sur leur réussite scolaire ? et en vient à s'interroger sur l'importance de langue dans les familles. [...]
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