Résumé de cours de Sociologie [Terminale ES (SES)] consacré aux enjeux et déterminants de la mobilité sociale.
[...] Boudon, l'inégalité des chances résulte des comportements et stratégies des familles face à l'éducation : alors que les familles aisées surinvestissent dans l'éducation de leurs enfants, les familles les moins dotées sous-estiment l'investissement nécessaire à la réussite. Les parcours de réussite scolaire sont par ailleurs fonction des conditions d'offre du système (filières, établissements plus ou moins renommés, sélection des dossiers, etc.). Au-delà du diplôme, enfin, l'origine sociale s'avère encore déterminante de la capacité à convertir le titre scolaire en une position professionnelle avantageuse : le rendement du diplôme demeure inégal. [...]
[...] On peut se situer du point de vue du recrutement social de quel milieu les individus sont-ils issus ? ou de la destinée sociale que sont devenus les fils de ? afin de saisir la part des déterminismes sociaux encore en œuvre dans nos sociétés. Si l'influence du milieu social d'origine pèse fortement sur les destins sociaux, on se trouve dans une situation de reproduction sociale prononcée : les sociétés sont plutôt rigides. A contrario, en l'absence relative de déterminisme, les sociétés seront plus fluides et en accord avec les principes méritocratiques et/ou d'égalité des chances. [...]
[...] Ce phénomène est la mobilité structurelle. On doit également appréhender les changements de position sociale qui ne sont pas dus à ces mutations structurelles afin de mesurer la mobilité nette. Ce sont ces derniers mouvements qui indiquent les degrés de fluidité sociale, lesquels sont à mettre en rapport avec les parcours individuels et le jeu stratégique des acteurs sociaux qui construisent leurs destins. Dans la stratégie des acteurs sociaux, la mobilisation des ressources (le capital économique, culturel, social selon Pierre Bourdieu) met en scène les familles. [...]
[...] D'abord, il n'y a pas d'égalité parfaite des chances. Ainsi, même dans les sociétés ouvertes, le poids de l'hérédité sociale doit toujours être mesuré. Par ailleurs, une société plus mobile n'efface pas le problème des inégalités : une société fluide n'est pas nécessairement moins inégale, mais une société plus fluide rend les inégalités plus tolérables. Les résistances au changement peuvent provenir des individus d'eux- mêmes : surtout pour les cas d'ascension sociale, les vécus des individus, en rupture avec leur milieu social et familial d'origine, peuvent être douloureux. [...]
[...] Néanmoins, les parcours de mobilité se résument bien souvent à une mobilité de proximité, on demeure dans ces catégories proches de la hiérarchie sociale (par exemple, peu de fils d'ouvriers deviennent cadres, encore moins de fils de cadres deviennent ouvriers). Les jeunes générations ne semblent pas, par ailleurs, pouvoir bénéficier d'une dynamique d'élévation similaire à celle de leurs aînés. L'école se heurte au défi de la massification. Celle-ci ne signifie pas pour autant démocratisation. Un niveau plus élevé de diplôme ne garantit pas toujours une ascension sociale. Le système scolaire hiérarchise lui-même les filières et contribue ainsi à établir des critères sociaux de sélection. P. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture