La socio-histoire de la citoyenneté

Résumé du document

Professeur de socio-histoire du politique, Yves Deloye se propose de dresser une cartographie des pratiques citoyennes de la France des années 1870 à 1944. L'approche socio-historique semble de rigueur dès lors que la citoyenneté révèle la problématique du passage de l'individu autonome au citoyen républicain. En ce sens, la citoyenneté est à l'interphase de l'Etat et de la Nation. Dans ce contexte d'étude, Yves Deloye oriente sa réflexion en premier lieu sur la méthodologie adéquate (I), avant d'aborder les processus sociaux à même de socialiser l'individu citoyen (II) (...)

Extraits

[...] L'auteur s'intéresse en l'espèce seulement à la socialisation scolaire. En premier lieu, l'individu citoyen est socialisé suivant un programme scolaire de science civique et d'Histoire définit par une élite républicaine. En second lieu, il est socialisé, en rapport avec cette première, par opposition à d'autres systèmes sociaux. Il existe en somme une distinction entre l'in group formant le cadre étatique et national et l'out group étranger à celui-ci. Cette socialisation scolaire est donc consubstantielle à une certaine conception de l'Etat et de la Nation. [...]

[...] Dans ce contexte d'étude, Yves Deloye oriente sa réflexion en premier lieu sur la méthodologie adéquate avant d'aborder les processus sociaux à même de socialiser l'individu citoyen (II). La méthode de l'interactionnisme dans une approche socio-historique Le paradigme d'étude utilisé par Yves Deloye se justifie par des impératifs scientifiques et épistémologiques. C'est-dire qu'il commence par définir son sujet, puis sa méthode et enfin sa problématique. La notion de citoyenneté est un problème classique des sciences politiques. Il ne doit cependant pas se targuer d'une acception sommaire. [...]

[...] Ainsi semble-t-elle préférable la méthode interactionniste. D'une part, celle-ci peut se définir synchroniquement comme un ensemble de liens sociaux, de qualités morales, de modes de penser et d'agir incorporés par l'individu citoyen du fait de ces socialisations. D'autre part, elle tend diachroniquement à une extension progressive de cette dernière. L'intercartionnisme a donc vocation à étudier au mieux les discours et les pratiques citoyennes de la France des années 1870 à 1944. En d'autres termes, la citoyenneté confère un certain nombres de rôles et de statuts sociaux que les individus citoyens endossent suivant le type de configuration appréciée. [...]

[...] Il existe au contraire au sein de ce système social une configuration éliasienne propre à l'intériorisation d'un certain nombre de schèmes de pensées. L'école est dès lors une instance d'intégration sociale tout comme elle favorise le process de civilisation des mœurs décrit par Norbert Elias[1]. A terme subvient une éthique de la responsabilité civique : Une relation complexe s'instaure entre l'acception d'être gouverné et la capacité à discipliner ses propres actes et passions L'individualisme républicain n'est donc ni strictement religieux, ni strictement utilitariste[2]. Cf. La dynamique de l'Occident Cf. [...]