Résumé de cours de Sociologie [Terminale ES (SES)] consacré à l'action collective et au changement social.
[...] Il peut avoir une fonction de régulation et être un facteur de stabilisation parce qu'il est un moyen d'ajustement social des sociétés ; il peut, a contrario, conduire au choc frontal avec le pouvoir si le système est rigide et s'étouffe l'expression des aspirations et des revendications. Le conflit appelle le changement social : ainsi en est-il de certains (nouveaux) mouvements sociaux qui entendent obtenir la reconnaissance de leurs identités culturelles et accéder à des droits nouveaux, comme dans le cas des homosexuels. Contrairement à ce qui est souvent énoncé, l'affirmation de l'individu ne nourrit pas nécessairement le repliement sur la sphère privée et le refus de l'action collective. [...]
[...] Mais les répertoires d'action collective n'en admettent pas moins des variations et dépendent aussi de la nature du conflit : la société industrielle selon C. Tilly, substitué au répertoire de l'Ancien Régime un répertoire autonome et national. La manifestation est la forme la plus courante de la mobilisation collective. Elle permet aux participants de mettre en scène leur revendication et de contribuer à établir un rapport de force. Il y a reproduction, mais aussi renouvellement des formes de mobilisation comme du mode d'organisation de la mobilisation ; en témoigne, en particulier, la mise en place de coordinations, formes d'organisation plus souples, mais aussi plus éphémères d'organisation des luttes. [...]
[...] Action collective et changement social 1. Action collective et diversification des mouvements sociaux Les années 70 sont souvent présentées comme le point de départ des nouveaux mouvements sociaux. Ceux-ci semblent résulter du besoin pour l'individu, moins assujetti à sa condition sociale et plus sensible aux valeurs post-matérialisées de réalisation de soi, de construire et d'affirmer son identité. Les mouvements féministes l'attestent qui, s'ils préexistaient, ont pris alors leur essor. L'atteste aussi, à sa façon, le foisonnement de nouveaux mouvements religieux, issus du mouvement de la contre-culture de la fin des années 60, attentifs aux désirs d'un bricolage d'une spiritualité qui n'est pas exemple de risques de dérive sectaire. [...]
[...] Ils se superposent plus qu'ils ne remplacent les conflits sociaux du travail et pourraient correspondre à un cycle de crise des valeurs culturelles. Quand bien même un individu aurait intérêt à l'action collective, il lui est plus rationnel, affirme Olson, de jouer le passager clandestin, c'est-à-dire de bénéficier des bines collectifs sans subir les coûts de la participation à celle-ci. Il ne peut s'y sentir contraint que s'il appartient à un petit groupe dont il subit la pression ; il y sera incité si la participation procure des avantages supérieurs au coût de la défection. [...]
[...] L'action engagée en commun relève moins d'un contrat simple entre les participants que d'une culture et de règles communes qui permettent à des individus autonomes de se retrouver dans une même entreprise sociale, de susciter les conditions minimales de concertation et de coordination. Cette culture commune peut être renforcée par des dispositions acquises par une expérience générationnelle de participation à des mouvements sociaux passés. Les formes prises par l'action collective puisent dans les pratiques sociales des groupes et l'expérience mémorisée des luttes passées. [...]
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