La dernière décennie du 20ème siècle voyait fleurir des émissions de télévision sur les sectes. Victimes, adeptes, juristes, sociologues se succédaient sur nos écrans. Dans une société française fondamentalement laïque, la secte représente-elle un danger potentiel ou est-elle au contraire une religion en devenir?
Il semble très difficile de préciser la notion de sectes. D'une part, elles diversifient leurs activités sans se dévoiler et d'autre part leur trouver une définition juridique est une gageure en soi. Certains pensent que l'arsenal juridique existant suffit à combattre les nuisances des sectes. Mais les verdicts rendus par les tribunaux dans les différentes affaires semblent tendre à normaliser voire légitimer certains mouvements.
Le nom des empires sectaires est connu mais ils avancent masqués et deviennent polymorphes en créant des filiales et en surfant sur les modes. La crise économique, sociale et religieuse, entraînant une fragilisation de la personne ouvre de nombreuses voies à ces mouvements. Ils offrent aussi bien espoir de guérison qu'épanouissement de la personnalité ou offre d'emploi. L'absence de label de la profession de psychothérapeute leur permet d'offrir de pseudo tests de développement personnel. Ils n'hésitent pas non plus à utiliser diverses tactiques d'infiltration en milieu scolaire et dans les médias en proposant cours, auditions et stages. Formation continue et pseudo thérapie constituent 80% de leur activité. Le statut d'ONG leur sert parfois de paravent. Ils utilisent également diffamation, intimidation, calomnie et pressions politiques pour tenter d'apparaître respectables aux yeux du public.
Devant une telle multiplicité des apparences, est-il possible de dégager une définition juridique des sectes ?
[...] Cet arsenal de dispositions réglementaires semble suffisant, mais son application exigerait plus de rigueur. Les jugements en montrent les limites L'État, du fait de sa neutralité due au respect de toutes les croyances, n'intervient que sous l'angle du maintien de l'ordre public. Mais sa sévérité est toute relative ; ainsi Moon, interdit dans plusieurs pays européens, a-t-il pu prêcher en France. La cour européenne des droits de l'homme a confirmé dans un jugement du 26 septembre 1993 que l'État n'avait pas à apprécier la légitimité des croyances religieuses. [...]
[...] Le dictionnaire Hachette dans sa définition du mot secte indique une notion religieuse, le droit français n'offre aucune définition juridique de ce mot. Il apparaît dès lors impossible de créer une loi cadrant les agissements de ces groupes. Certes il existe un dispositif répressif pénal pour limiter les dérives possibles des mouvements sectaires qui, pour se développer, avancent masqués. Mais l'efficacité de ce dispositif reste toutefois limitée et contestée car de nombreux jugements plutôt favorables aux sectes leur permettent de laisser croire à une reconnaissance en tant que religion. [...]
[...] Dans une société française fondamentalement laïque, la secte représente-elle un danger potentiel ou est-elle au contraire une religion en devenir? Il semble très difficile de préciser la notion de sectes. D'une part, elles diversifient leurs activités sans se dévoiler et d'autre part leur trouver une définition juridique est une gageure en soi. Certains pensent que l'arsenal juridique existant suffit à combattre les nuisances des sectes. Mais les verdicts rendus par les tribunaux dans les différentes affaires semblent tendre à normaliser voire légitimer certains mouvements. I. Comment distinguer une secte ? [...]
[...] Cette tradition de laïcité française explique les précautions prises pour aborder le phénomène des sectes. La liberté de conscience est un droit absolu et inaliénable dont les seules limites sont l'atteinte aux libertés publiques et aux droits de l'homme. II. Les dispositifs juridiques existent, mais leur application laisse dubitatif Le cadre législatif existant Introduire dans la législation un délit spécifique aux mouvements sectaires semble impossible du fait même de l'absence de définition du mot secte. L'ensemble des autorités religieuses, politiques, ou civiles pense qu'il suffit d'appliquer l'arsenal juridique existant aux sectes au même titre qu'à toute association. [...]
[...] L'absence de label de la profession de psychothérapeute leur permet d'offrir de pseudo tests de développement personnel. Ils n'hésitent pas non plus à utiliser diverses tactiques d'infiltration en milieu scolaire et dans les médias en proposant cours, auditions et stages. Formation continue et pseudo thérapie constituent 80% de leur activité. Le statut d'ONG leur sert parfois de paravent. Ils utilisent également diffamation, intimidation, calomnie et pressions politiques pour tenter d'apparaître respectables aux yeux du public. Devant une telle multiplicité des apparences, est-il possible de dégager une définition juridique des sectes ? [...]
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