La loi Gayssot du 1er juillet 1972 définit le racisme comme 'toute discrimination, haine ou violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou une ethnie, une race ou une religion'. En quoi peut-on se dire raciste ? Le racisme peut-il être plus qu'une opinion individuelle ? Mais, si l'on est raciste, et l'admettant, peut-on encore affirmer une opinion raciste ? Comment lutter de manière efficace contre ces propos racistes, ou d'une manière plus édulcorée, comment reconnaître les revendications identitaires, qui le cas échéant seront les plus enclines à verser dans le racisme ?
[...] Taguieff parle d'une force des préjugés Ces sentiments sont forgés dans l'imaginaire collectif, via un racisme institutionnel, médiatique. Exemple célèbre : le tirailleur sénégalais bon banania''. Retiré certes, mais inscrit dans la mémoire. D'autres exemples montrent la prégnance des stéréotypes, ex : ‘'l'homme noir est athlétique et véloce'' miroir d'un stéréotype pour vendre une voiture racée. Avec cette banalisation du racisme et de ses préjugés, a-t-on conscience d'être raciste ? Mais, si l'on est raciste, et l'admettant, peut-on encore affirmer une opinion raciste ? Faisons appel à la psychologie sociale, en appliquant le schéma d'E. [...]
[...] Or, à l'extérieur de l'école, ils sont matraqués par une réalité où l'on parle d'ethnie, de conflits ethniques. Le terme ethnie est préféré au terme de race, trop connoté. Preuve de ce détournement sémantique. - Aux Etats-Unis, la reconnaissance des différences amène à la définition des êtres, des individus en termes de race : l'un est afro américain, l'autre de type caucasien etc La reconnaissance de la est donc légale, institutionnalisée. Et pourtant cette reconnaissance ne réduit pas les opinions racistes, les pensées racistes. [...]
[...] En effet, en quoi le racisme, l'hétérophobie, la xénophobie et même l'antisémitisme permettent dans le rejet de l'autre et dans le sentiment d'être supérieur de constituer l'identification du groupe ? Pourtant, selon Ariane Chebel d'Appollonia, il existe des racismes ordinaires, au-delà de cette conception d'identification du groupe. Ces racismes sont le fruit d'une banalisation, inscrits dans les mentalités, qui reflètent non pas un acte, une violence, mais une opinion somme toute banale, puisqu'elle est acceptée. Quel est le processus de cette banalisation ? [...]
[...] Du terme race, venant de l'italien signifiant sorte, dérivant du latin ‘'ratio on est passé à un déterminisme socio-biologique. C'est une donnée, une marque de différence par rapport à l'Autre. Le racisme découle de ce sentiment de différence et d'identification, parce qu'il est combiné à celui d'une supériorité. Cf la division entre Aryen, latin et slave, puis entre «noir, jaune et sémite selon Gobineau. Ce dernier, à l'instar de Vacher de Lapouge, et Le Bon et leurs disciples, cherchent à légitimer leurs pensées sur des bases scientifiques et sociales. Cf. darwinisme social. [...]
[...] Le racisme : opinion ou délit ? Un sondage réalisé en novembre 1996 par l'institut Csa pour le compte de la commission nationale consultative des droits de l'homme révélait que des personnes interrogées trouvaient qu'il y a trop d'arabes en France admettent qu'il est autorisé de dire lors d'une campagne électorale que les Maghrébins et les noirs sont des races inférieures aux Européens acceptent que cette «opinion soit reproduite dans la presse et qu'elle soit exprimée à la radio ou à la télévision. [...]
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