Action collective, mobilisations collectives, engagement politique, processus cognitifs, dynamiques idéologiques
La prise en compte du rôle des perceptions commence dans l'analyse des mouvements sociaux à partir des travaux de William Gamson, dans Talking politics. Il s'appuie sur des notions qui on été élaborées par Evring Goffman. Il appartient à l'École de Chicago (grande école de la sociologie américaine). Il emprunte à Goffman l'analyse des cadres d'interprétation.
[...] Il y a un travail symbolique pour délimiter le groupe (qui est cadre et qui ne l'est pas). Ce travail entretient la croyance de l'existence du groupe, de l'importance des intérêts défendus et de la bonne représentations du groupe qui est assurée par l'organisation. Ce travail de représentation passe par un travail de mise en scène des porte-paroles pour montrer qu'ils sont bien conformes à l'image du groupe. Les médias, coproducteurs des mouvements sociaux : ils sont aussi acteurs des mobilisations collectives, en donnant des cadres d'interprétation spécifiques des mobilisations. [...]
[...] Ces travaux montrent qu'il n'y a jamais de cause en soi. A chaque fois, toute cause résulte d'un processus de construction sociale consistant à faire percevoir une situation comme injuste, à désigner des agents responsables de cette situation, et à désigner les institutions politiques chargées de résoudre le problème. Enquête d'un sociologue américain sur les accidents de la route. Il s'intéresse au travail de mobilisation des associations sur la sécurité routière. Il montre comment elles s'emparent de cet enjeu. Elles vont d'abord montrer que ces accidents résultent d'une fatalité. [...]
[...] Ils n'ont qu'une existence symbolique. Ils n'existent en tant qu'acteurs protestataires qu'à travers la parole de ceux qui s'en font les porte- paroles. On peut parler d'invention des groupes sociaux, ce qui renvoie au processus par lequel on passe d'un groupe latent à un groupe explicite, doté d'un nom d'une organisation, de porte-paroles qui s'imposent dans l'espace politique. Comment passe-t-on d'une classe probable, c'est-à-dire des agents qui occupent des positions semblables dans l'espace social, à une classe mobilisée dotée de représentants et de représentations communes. [...]
[...] La propension d'un groupe à se rebeller est dépendante de sa cohésion interne et de son homogénéité sociale, mais surtout de la présence au sein de ce groupe de personnes qui ont une expérience, des savoir-faire et des dispositions contestataires. Ces individus permettent au groupe d'adopter un même cadre d'injustice. Ils deviennent des porte-parole et les meneurs de la contestation. Cadre d'interprétation = valeurs au nom de laquelle on estime qu'une valeur est injuste. Il faut aussi qu'il y ait un même cadre d'interprétation de l'injustice. C'est ce que ces auteurs appellent l'alignement des cadres d'interprétation. [...]
[...] Processus cognitifs de l'engagement et construction symbolique des causes Continuité de l'approche précédente. Les mobilisations ne sont pas mécaniquement produites par des causes structurelles. Elles sont médiatisées par les représentations des acteurs. Approche qui remet au centre de l'étude des mobilisations les questions idéologiques : l'importance des idées, des croyances qui animent les acteurs mobilisés. Ces travaux remettent aussi au centre de l'analyse le travail politique accompli par les organisations, pour donner un sens à leur mobilisation. Section 1 : Les dynamiques idéologiques de l'action collective La prise en compte du rôle des perceptions commence dans l'analyse des mouvements sociaux à partir des travaux de William GAMSON, dans Talking politics. [...]
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