L'existence d'une stratification sociale souligne l'existence de systèmes de différenciations sociales hiérarchiques basés sur l'inégale répartition des ressources et des positions sociales selon des variables économiques, démographiques, culturelles, politiques et symboliques par subordinations de type transitives. Effectivement, l'appréciation in concreto des spécificités du système social français par l'étude approfondie des grilles de PCS rend compte de la pluridimensionnalité des inégalités économiques, culturelles et symboliques. Toutefois, cet usage soulève des critiques d'ordre méthodologique et sémantique quant aux études des différentes formes de stratifications : premièrement, la conflictualité des rapports inter-groupes sort du champ des études menées suivant la nomenclature des PCS, et deuxièmement, conformément à primo, les réponses véhiculées dans les agrégations d'enquêtes objectivent peu la subjectivité que l'acteur a de ses propres positions sociales. Ainsi, dans une approche stratificationniste, les catégories sociales sont différenciées hiérarchiquement selon des agrégats statistiques contingents établissant des échelles d'inégalités sociales composant un système social de type pyramidal. A contrario, dans une approche classiste, les groupes sociaux sont différenciés hiérarchiquement selon l'existence d'unités sociales durables caractérisées par des liens internes directs ou indirects peu ou prou intenses et une conscience collective plus ou moins affirmée visant à mettre en valeur les rapports de forces inter-groupes, les conflits et les alliances comme élément de la structure historique et du changement social. Ipso facto, la méthodologie adoptée par les approches stratificationnistes et classistes renvoie à une double opposition, cette première disposant que le réalisme souligne l'existence sui generis des faits sociaux objectivement mesurable par la pluralité compréhensive rendue possible par l'individualisme méthodologique, tandis que le nominalisme postule un constructivisme idéal de la réalité social relatif au holisme méthodologique. L'étude des pratiques culturelles permet le dépassement de ce clivage par l'étude de la variabilité des pratiques culturelles (I) et de la variance de ces mêmes pratiques (II).
[...] La PCS permet de mesurer cet éclectisme suivant trois catégories : les agriculteurs exploitants, les ouvriers et les inactifs écoutent indifféremment de l'une ou l'autre des catégories musicales, ils sont omnivores d'un seul genre musical, les artisans, commerçants, chefs d'entreprises et les employés écoutent pour 28% de l'opéra, du classique ou du jazz et pour 18,5% seulement du classique ou du jazz, tandis que les cadres et professions intellectuelles supérieures écoutent pour 45% de cette première et pour 34% de cette seconde. Les diplômes concourent aussi à trois catégories différenciées. La distribution des genres musicaux figurant au tableau 15 atteste les propositions du tableau 16. [...]
[...] Bernard LAHIRE souhaite ainsi, premièrement, contrecarrer la posture intellectuelle, subséquente d'une légitimation de position sociale élevée et qui plus de droite, telle que véhiculée par Alain Finkielkraut dans La défaite de la pensée et plus anciennement par les tenants de l'Ecole de Francfort suivant le mythique Theodor ADORNO, et, deuxièmement, redonner vigueur aux politiques culturelles : Il me semble que les pouvoirs publics ont une responsabilité écrasante dans la vie, et même parfois la survie, de certaines formes culturelles qui ne peuvent rencontrer immédiatement un large public Il est vrai que les études menées par Philippe COULANGEON[5] tendent à montrer une forte disparité des pratiques culturelles suivant la position occupée et une réduction de la variance des pratiques culturelles au profit de l'intronisation d'une ou deux seules formes. Une réduction de la variance des pratiques culturelles 1 Une forte disparité des pratiques culturelles suivant la position occupée Le tableau statistique 22 porte sur les caractéristiques sociodémographiques du public du spectacle vivant. Il montre des ensembles de surreprésentation et de sous-représentation des effectifs en fonction de la PCS, du diplôme et de la catégorie de la commune. La PCS est une variable très discriminante. [...]
[...] Ainsi, les cadres et professions intellectuelles supérieures sont doublement surreprésentés[6] tandis que les employés, les ouvriers et les inactifs sont doublement sous-représentés[7]. De même, les diplômes représentent une variable très discriminante : les catégories sans diplôme ou CEP sont sous-représentés par trois tandis que les catégories bac+2 sont surreprésentées par trois. Les effectifs de la commune sont sous- représentés par un et demi pour les communes de moins de habitants et surreprésentés de la même valeur pour les communes de plus de habitants. Le document 19 montre les rapports de chances de fréquentations des pratiques artistiques amateurs ou professionnelles. [...]
[...] Sociologie des pratiques culturelles Cette opération nécessite calcul de la moyenne des différentes pratiques de musées rapportées à l'ensemble de la population, soit [(25+20+39+40)/4]/12=2,58. Ibidem, soit + + [(26+21+4)/3]=1,61. Louis Chauvel, Le destin des générations, 2004. [...]
[...] Effectivement, l'appréciation in concreto des spécificités du système social français par l'étude approfondie des grilles de PCS rend compte de la pluridimensionnalité des inégalités économiques, culturelles et symboliques. Toutefois, cet usage soulève des critiques d'ordre méthodologique et sémantique quant aux études des différentes formes de stratifications : premièrement, la conflictualité des rapports inter-groupes sort du champ des études menées suivant la nomenclature des PCS, et deuxièmement, conformément à primo, les réponses véhiculées dans les agrégations d'enquêtes objectivent peu la subjectivité que l'acteur a de ses propres positions sociales. [...]
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