Les logiques et motivations de l'engagement militant sont complexes : Mancur Olson (1932-1998), économiste et sociologue américain, a proposé un modèle explicatif de la participation politique, à travers l'action collective et la mobilisation des ressources. Notamment connu pour ses deux principaux ouvrages, "La logique de l'action collective" (1966) et "The Rise and Decline of Nations" (1982), il est à compter parmi les grands théoriciens de la théorie du choix public.
[...] Olson conçoit donc les acteurs comme rationnels (on parle d'homo economicus). C'est selon ce postulat de la rationalité qu'il explique la création des mouvements sociaux et qu'il tente de montrer le poids des calculs individuels dans le déclenchement de l'action collective. En effet, toute action collective a un coût pour l'individu (engagement, prise de risque, perte de temps, argent investi ) et des bénéfices ou avantages obtenus par l'action collective (protection sociale, augmentation de salaire, emploi Or les membres d'un groupe vont tenter de profiter du bénéfice d'une action collective tout en payant le coût minimum, voire vont essayer d'échapper au coût de cette action : c'est le comportement du passager clandestin ou du cavalier seul free rider On remarque que plus le groupe est grand (organisations syndicales, classes sociales plus cette tendance est importante, au contraire des petits groupes qui exercent une pression plus forte sur leurs membres : Les grands groupes peuvent rester inorganisés et ne jamais passer à l'action même si un consensus sur les objectifs et les moyens existe Olson donne l'exemple d'une situation de grève : le non-gréviste bénéficie des avantages acquis par la grève sans avoir participé au mouvement et sans en avoir payé le coût (retenues de salaires). [...]
[...] Selon eux, les organisations de mouvements sociaux qui partagent des valeurs et des objectifs communs, se rassemblent pour former une industrie de mouvements sociaux et l'ensemble de ces SMI forme le secteur du mouvement social (SMS). Conclusion Même s'il a été depuis été remis en cause, le paradoxe du cavalier seul constitue l'un des fondements de l'analyse de l'action collective, en ayant permis une première compréhension de la formation cette action collective. D'autres auteurs vont bien sûr tenter d'élargir la compréhension de l'action collective après Olson, et notamment dans une perspective politique (Obsershall, Tilly et Klandermans). [...]
[...] Le paradoxe d'Olson - la participation politique Introduction : Mancur Olson et les logiques de la participation politique Les logiques et motivations de l'engagement militant sont complexes : Mancur Olson (né le 22 janvier 1932 et décédé le 19 février 1998), économiste et sociologue américain, a proposé un modèle explicatif de la participation politique, à travers l'action collective et la mobilisation des ressources. Notamment connu pour ses deux principaux ouvrages, La logique de l'action collective (1966) et The Rise and Decline of Nations (1982), il est à compter parmi les grands théoriciens du public choice (théorie du choix public). I. Les principes du paradoxe d'Olson - Olson fait tout d'abord l'observation suivante : dans de nombreuses situations, malgré les avantages qu'auraient les individus à se mobiliser, aucune action n'est engagée. Comment expliquer alors l'absence de mobilisation ? [...]
[...] - L'approche d'Olson réfute premièrement l'hypothèse selon laquelle les citoyens auraient une propension naturelle à s'engager politiquement. Il s'oppose en cela à la sociologie spontanée qui perçoit généralement le conflit social comme étant la réaction à une situation vécue comme inégale, que ce soit le cas ou non. Alors qu'Erik Neveu (sociologue et politologue français) écrit plus une personne ou un groupe sont mal lotis dans la répartition des richesses et du prestige social, plus la perception qu'ils ont de leur situation est critique, plus ils seront disponibles pour le conflit Olson n'entrevoit aucune logique dans l'idée que dès qu'un groupe perçoit la nécessité de se mobiliser, il semblerait naturel qu'il le fasse. [...]
[...] Apport, limites et prolongements du paradoxe - Le principal apport du paradoxe d'Olson est d'avoir démontré qu'il n'existait pas de lien évident entre l'existence d'intérêts communs à un groupe et la mobilisation des membres le composant. Il met au centre de son analyse le questionnement sur le passage de l'intérêt individuel à l'action collective. - Mais, le modèle du paradoxe d'Olson présente aussi des limites assez évidentes : dans la mesure où il ne prend en compte que les motivations résultant de la recherche d'un avantage économique, il laisse de côté les normes et les valeurs, identitaires ou morales, qui pourraient aussi prendre une part importante dans l'explication des mobilisations militantes. [...]
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