Pendant les 30 Glorieuses dans les pays développés, on pensait pouvoir éradiquer la pauvreté. Cependant, le ralentissement de l'économie, les mutations du système productif, l'affaiblissement des cadres integrateurs (famille, église...) et la montée de l'individualisme ont conduit certains individus à basculer dans la pauvreté et dans l'exclusion sociale. À partir des années 80, le phénomène de pauvreté a en effet connu un certain renouveau et est devenu beaucoup plus excluant socialement que lors des décennies précédentes. C'est donc à partir de cette période que l'on a commencée à distinguer les notions de pauvreté absolue (résultant d'un niveau de revenus insuffisant pour assurer le minimum vital) et de pauvreté relative (résultant d'un niveau de revenu ne permettant pas de vivre de façon normale dans une société : pas d'accès aux normes de consommation). La prise en charge de la pauvreté n'était pas le premier souci de l'Etat providence des Trente glorieuses : le travail ne manquait pas (le chômage était quasi inexistant), les salariés étaient à l'abri de la pauvreté, les problèmes de pauvreté étaient pensés comme résiduels, c'est-à-dire que l'on estimait qu'ils allaient se résoudre avec le temps.
[...] Un choc aléatoire (par exemple la perte du travail) peut provoquer une rupture de l'équilibre entre disponibilité de ressources et capacité de les utiliser, sans que la perte du travail soit nécessairement suivie d'une perte excessive de ressources monétaires. Il s'ensuit que la nouvelle pauvreté traverse le corps social, elle n'est pas l'exclusivité de ceux qui se situent au-dessous d'un seuil de revenu. De fait, les difficultés sur le marché du travail durant les années 1980 (politique de rigueur salariale de 1983, licenciements massifs dans les secteurs d'activité traditionnels comme le textile . [...]
[...] Cependant, une nouvelle pauvreté s'est développée. En quoi consiste-t-elle ? Elle est d'abord liée à la montée du chômage : on va trouver parmi les nouveaux pauvres des jeunes sans qualification n'ont pas réussi à trouver un emploi stable, des travailleurs âgés licenciés qui ne parviennent pas à retrouver un emploi. Elle est ensuite liée aux transformations du travail : la précarisation du travail et la montée des emplois à temps partiel subi amènent certains travailleurs (alors même qu'ils ont un emploi) à avoir des revenus très faibles, les plaçant en dessous du seuil de pauvreté. [...]
[...] Mais si l'on considère que la pauvreté se définit par un ensemble de manques comparativement au niveau de vie considéré comme normal par la société (manque dans l'accès à certains biens de consommation, manque dans l'accès aux vacances, manque dans l'accès à un logement décent, manque dans l'accès à la culture, etc), on parle de la pauvreté existentielle, beaucoup plus difficile à cerner. Selon que l'on retient l'une ou l'autre approche, on n'aura pas les mêmes résultats pour la mesure, évidemment. En 1997, l'INSEE évaluait à de la population totale vivant en France la proportion des pauvres au sens monétaire et à celle des pauvre au sens existentiel. Que l'on retienne l'un ou l'autre de ces chiffres, on peut remarquer qu'il ne s'agit pas d'une part négligeable. [...]
[...] L'Etat a donc créé une allocation spécifique, versée aux personnes âgées disposant de ressources inférieures à un certain montant : c'est le minimum vieillesse Cette allocation a considérablement amélioré le sort d'une partie des personnes âgées, en particulier celui des femmes seules. Mais la crise de 1973 et le chômage qui se développe à partir de la fin des années 1970 vont amener l'Etat, dans un deuxième temps, à prendre en compte le fait que la pauvreté ne va pas disparaître d'elle- même et que la nouvelle pauvreté impose des mesures nouvelles. C'est le système économique et social lui même qui crée des pauvres, ceux-ci pouvant facilement se transformer en exclus. [...]
[...] Ces deux dispositifs sont présentés comme des filets de sauvetage. Ils répondent à l'urgence et montrent bien la nécessité de dispositifs spécifiques pour essayer de lutter contre la pauvreté. Nombre et taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté selon le type de ménage Note : ces résultats diffèrent de ceux publiés précédemment ; il s'agit ici de données par individus et non par ménages. Sont considérés comme enfants, les enfants célibataires de la personne de référence ou de son conjoint sans limite d'âge. [...]
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