Normes et marginalités

Résumé du document

La notion de norme est difficile à appréhender car pluridisciplinaire. On peut en premier lieu la définir comme des modèles de conduites qui orientent le comportement des individus en société. Se référant à des valeurs partagées par les membres d'un groupe, la norme est une obligation qui prescrit ou proscrit : être poli, ne pas voler (...)

Extraits

[...] Si le vêtement hippie est considéré marginal pour beaucoup, il s'agit parallèlement d'une mode positive pour d'autres. Aussi, utiliser le mot déviant signifie que pour ne pas devenir un hors-la-loi il faut rester dans le même chemin que les autres ou la majorité. Cela tend à supposer l'idée selon laquelle il vaut mieux être comme tout le monde, ceux qui respectent les lois, normes, obligations etc et qu'il suffit d'un écart dans le comportement pour être exclu socialement. La production de la norme passe soit par des entrepreneurs de morale, selon Becker, soit par des mouvements sociaux. [...]

[...] Reynaud, dans Les Règles du jeu, la norme est un compromis entre les acteurs en lutte, perpétuellement renégocié et renégociable. Ce n'est pas parce qu'une norme existe qu'on la respecte : c'est en fonction du rapport de force ou du moment donné que la norme est plus ou moins respectée (plaintes, manifestations La déviance La déviance est à la base un terme américain apparu dans les années 1950, qui recouvre un ensemble de comportements non conformes aux normes sociales établies et qui mérite sanction (pénale ou sociale). La déviance est un phénomène normal car rencontré dans toutes sociétés humaines. [...]

[...] Il semble ici important de retenir que si l'on décide de s'intéresser à cette question de la norme et de la marginalité, c'est dans la mesure où se pose le problème de la différence perçu comme un facteur important de malaise et injustice sociale. II/. LE RAPPORT A LA NORME Toutes les informations de cette 2ème partie sont tirées de : Jean de Munck, Marie Verhoeven Les mutations du rapport à la norme, Un changement dans la modernité De Boeck Université, Paris Les transformations sociales qui marquent le XXème siècle n'ont pas encore trouvé une interprétation convaincante. [...]

[...] L'individu respecte la norme juridique car elle émane de la norme sociale, selon Durkheim. La formation des normes sociales Pour Durkheim, la collectivité toute entière est le foyer de la norme, car le groupe devient producteur d'idées et de sentiments qui se concrétisent en normes sociales s'imposant aux individus. Norbert Elias a étudié les traités de savoir-vivre qui reflèteraient un profond mouvement de civilisation des comportements. Cela serait du à l'interdépendance croissante des individus et des fonctions. Lié au processus de centralisation monarchique, la société de cour va élaborer des règles de courtoisie qui vont être suivies par les couches sociales inférieures. [...]

[...] Certains chercheurs constatent l'existence de trois modèles de rapport à la norme, dans un effort de construction épistémologique, avec la déformalisation la désubstantialisation et la procéduralisation de la norme. Premièrement, la déformalisation de la norme suppose l'abandon progressif d'un idéal formaliste, avec une hiérarchie qui fait autorité et une binarité claire de la pensée (forme/contenu, privé/public). Le deuxième modèle suppose aussi une norme ex ante qui existe à l'état latent dans les pratiques (c'est davantage intériorisé, il y a une reconnaissance communautaire). La raison substantielle cherche aussi à dépasser les antinomies. [...]