Weber va s'efforcer de penser systématiquement le lien entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme. S'agissant de l'éthique protestante, il s'agit d'examiner comment certaines croyances religieuses ont conditionné (ont rendu possible) l'apparition d'une « mentalité économique », en particulier le lien entre l'éthique protestante et l' « hétos » (ensemble d'habitudes) économique moderne marqué par le principe de rationalité instrumentale.
À partir de données statistiques, il découvre que les chefs d'entreprises, etc. sont souvent et en grande majorité des protestants. Weber veut lier la catégorie socioprofessionnelle à l'appartenance religieuse et d'expliquer ce lien.
[...] Nul ne peut savoir ce qui l'attend, nul ne peut savoir s'il ira en enfer ou au paradis ; la seule chose qu'il peut faire est de s'investir dans le monde en guettant les signes de son élection dans sa réussite professionnelle (mais il ne peut jamais en être sûr). C'est là la solitude profonde du protestant. Cet isolement intime fait là aussi la différence avec le catholique, qui peut se confesser, être absous de ses pêchers et les racheter à travers des dons matériels de son église. IV. La valorisation du travail avec, pour corollaire, une conception puritaine de l'existence caractéristique du calvinisme Condamné à s'investir dans le monde pour la gloire de son Dieu, le protestant ne s'abandonnera pas au plaisir des sens. [...]
[...] Cet ascétisme séculier est une conduite étique méthodiquement rationalisée. Dans cette maîtrise de soi, il y a l'idée d'une maîtrise méthodique et rationalisée. La foi du protestant se manifeste donc toujours au contact du monde profane et non pas en se retirant dans un monastère, etc. [...]
[...] La notion de Beruf chez Martin Luther (1483-1546), à la fois profession et vocation Cette notion est à la fois profession et vocation Pour Luther, obéir à la volonté de Dieu est accomplir son devoir dans le monde, remplir au mieux sa tâche quotidienne à la place que Dieu nous a fixée. C'est se réaliser à travers son travail. Autrement dit, avec Luther, on voit le travail valorisé. Le travail prend une signification religieuse, le croyant va travailler dans le monde à la gloire de Dieu là où Dieu la placé pour réussir au mieux sa vocation. [...]
[...] S'adonner à la gastronomie ou aux plaisirs du corps est autant de temps perdu. Avec le calvinisme s'impose une conception puritaine de l'existence où ce qui compte est le travail accompli de manière rationnelle et systématique, toujours pour la gloire de son Dieu. On travaille en témoignage de sa foi en Dieu (on retrouve ici la notion de Beruf à laquelle Calvin a ajouté sa réputation puritaine). L'éthique protestante, on le voit, est aussi la définition d'une conduite de vie, d'une Lebensführung dont Weber va plus tard montrer les affinités électives avec l'esprit du capitalisme. [...]
[...] sont souvent et en grande majorité des protestants. Weber veut lier la catégorie socioprofessionnelle à l'appartenance religieuse et d'expliquer ce lien. Il veut ensuite s'interroger sur ce qui signifie la Réforme protestante. Une première définition : la réforme protestante ne signifiait pas l'élimination de la domination de l'église, mais elle constituait plutôt la substitution d'une nouvelle forme de domination à l'ancienne. Elle signifiait le remplacement d'une autorité très relâchée, pratiquement inexistante à l'époque, par une autre autorité qui pénétrait tous les domaines de la vie publique et privée en imposant des règles de conduite très pesantes et sévères. [...]
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