Douglas va développer les prémisses de la ‘cultural theory' avec pour hypothèse que les ‘styles de pensées' propres à chaque culture le sont du fait de la présence en proportion différente, dans chacune d'elle, de différents types de solidarité. Mary Douglas s'inscrit en cela dans une démarche comparable à celle de Norbert Elias puisqu'elle construit un modèle qui cherche à dépasser l'interminable querelle méthodologique entre individualistes et holistes
[...] [ ] A partir d'un certain point, l'excès d'énergie ne pourra plus être absorbé par un accroissement de la complexité, et le schéma de départ subira une transformation radicale. Par exemple, l'eau se transformera en vapeur[5]» Cette analogie exprime, certes, un des facteurs du changement, mais l'explication n'apparaît pas très satisfaisante. Il semblerait en effet que l'ambition de Douglas n'ait pas véritablement été d'expliquer le changement, mais de s'étonner de la pérennisation d'un ordre social qui lui semble reposer sur des bases bien faibles. [...]
[...] De par leur interdépendance, les individus doivent agir selon les normes du champ mais ils ne respectent pas ces normes parce qu'ils y sont contraints mais parce que les normes font partie d'eux elles sont intériorisées comme étant le seul mode d'interaction. Ce sont les individus qui déterminent la configuration qui s'impose par la suite à eux comme étant naturelle. Elias définit en l'utilité de ces configurations par le degré de complexité et d'interdépendance des sociétés modernes. L'interdépendance rendrait contre productif la gestion des rapports quotidiens par le recours à la violence physique. [...]
[...] Pour ce faire, Mary Douglas fera largement appel à des concepts empruntés à la fois à Emile Durkheim et à Ludwik Fleck, les deux ayant développé des notions voisines telles que le ‘style de pensée' de Fleck qui trouve son équivalence dans les ‘représentations collectives' de Durkheim et les ‘collectifs de pensée' qui, chez Durkheim sont désignés comme groupes sociaux'. Alliant les apports de ses deux prédécesseurs, Douglas va développer les prémisses de la ‘cultural theory' avec pour hypothèse que les ‘styles de pensées' propres à chaque culture le sont du fait de la présence en proportion différente, dans chacune d'elle, de différents types de solidarité. Mary Douglas s'inscrit en cela dans une démarche comparable à celle de Norbert Elias puisqu'elle construit un modèle qui cherche à dépasser l'interminable querelle méthodologique entre individualistes et holistes. [...]
[...] Cette conception dénote l'approche historique de l'analyse d'Elias. Comme il construit son argumentaire en partant d'une situation historique pour montrer l'évolution, par plusieurs étapes vers les logiques qui prévalent actuellement, on tombe facilement dans de l'évolutionnisme. La centralité de l'idée de monopole de la violence légitime exclu de fait les sociétés sans système politique visible (tels que décrits par Evans-Pritchard) et exclue nommément les sociétés d'époques antérieures. Qui ou qu'est-ce qui, dans ce cadre structure les interactions ? Si pour Elias, par la socialisation, les contraintes que des hommes exercent sur d'autres hommes se transforment par un processus d'intériorisation en auto-contraintes. [...]
[...] Selon les ouvrages, Douglas distingue entre 3 et 5 différents types de solidarité. Ainsi, dans Comment pensent les institutions, Douglas présente 3 d'entre eux : - La société individualiste ou la solidarité est fondée sur des contrats interindividuels. - La société sectaire ou fataliste où la solidarité s'accommode du hasard, où l'inexplicable est accepté comme inéluctable et allant de soi. - La société hiérarchique où la solidarité vise à maintenir les institutions en place, protégeant les membres clés de la société. [...]
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