Les retraités ont pris le pouvoir au détriment des actifs. Tels sont les propos inquiétants et qui ne laissent pas indifférents de Hakim El Karoui dans son livre La lutte des âges. « Comment les retraités ont pris le pouvoir », sous-titre de l'ouvrage, exprime clairement la thèse de l'auteur : les retraités écrasent la jeunesse et les actifs de par leurs décisions et leurs choix passés. Lourde accusation envers les baby-boomers, ces personnes nées pendant l'accroissement démographique de l'après Second Guerre mondiale entre les années 1946 et 1964, et lourd fardeau pour les générations suivantes.
[...] Les prix avaient quadruplés dans les deux pays et l'État avait financé l'effort de guerre en favorisant la création monétaire plutôt que d'augmenter les impôts. La livre et le franc étaient convertibles en or avant la guerre mais pas pendant. Une fois celle-ci terminée, les deux pays souhaitaient rétablir la conversion, mais ne savaient pas sur quelles bases étant donné que l'inflation avait multiplié les prix par quatre. Fallait-il alors dévaluer la monnaie et donc diviser par quatre la quantité d'or contre laquelle un franc ou une livre pouvait être converti ? [...]
[...] Il dénonce une lutte des âges féroce en prétendant lors d'une interview que Tous les jeunes et les actifs doivent payer pour cette faillite pour cette génération, ce n'est pas normal. Et c'est à travers la proposition d'un nouveau pacte social entre les génération qui demande audace et courage de la part de tous, qu'il souhaite instaurer la paix des âges et ainsi donner la possibilité aux personnes actives d'avoir un avenir plus sûr. Peut-on réellement laisser le fardeau de la crise au baby-boomers et parler d'un véritable conflit entre les générations ? Les avis des penseurs et chercheurs divergent. [...]
[...] Par ailleurs, les propos du consultant français sont d'autant plus nuançables que nombreux sont les penseurs et chercheurs à s'opposer à ses théories. Serge Guérin souligne par exemple l'importance des solidarités entre les générations tout en critiquant les représentations négatives des retraités et en valorisant ainsi leur implication dans la société. La solidarité entre générations est prouvée dans l'épargne que font les parents et parfois même les grands-parents pour la génération Y pour leur laisser le meilleur avenir possible. II . bien que des solutions d'avenir existent. a. [...]
[...] L'héritage laissé par les baby-boomers Selon Hakim El Karoui, en 2008, les boomers auraient dû faire faillite. Le transfert de la dette privée, que le France voulait à tout prix rembourser, vers la dette publique a permis de déjouer la faillite attendue. Et c'est désormais aux jeunes et aux actifs de travailler afin de rembourser la dette publique. La crise de 2008 a commencé avec la difficulté pour les ménages américains à faible revenus pour rembourser leurs crédits subprime qui leur avait été consenti pour l'achat de leur logement. [...]
[...] Au terme de cette étude, on comprend clairement que Hakim El Karoui reproche au babyboomers une égocentricité qui a conduit le monde à la crise. Il dénonce ici le pouvoir d'une génération sur les autres ou plutôt malgré les autres tant ils agissent comme si les autres n'existaient pas. Peut-on cependant réellement demander aux séniors des explications raisonnées sur des choix passés qui ont des conséquences présentes et futures ? C'est une vision trop manichéenne que l'auteur transmet tout au long de son ouvrage en stigmatisant les retraités comme étant les fautifs de l'état économique, politique et démographique de la France. [...]
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