Le rôle de l'école, deuxième institution de socialisation après la famille, n'a cessé de se développer. D'abord réservée à une élite, puis aux catégories moyennes, la scolarisation s'est accrue tout au long du XIXe siècle.
[...] Néanmoins, l'école est devenue une institution reproductrice des inégalités existantes entre les jeunes générations. L'école divise en distribuant inégalement les qualifications scolaires selon les talents, mais aussi selon l'origine sociale des élèves. En effet, d'après Pierre Bourdieu (1930-2002), l'école est perçue comme le lieu de reproduction sociale : elle instaure un habitus, défini comme ce que l'on a acquis et qui s'est incarné de façon durable dans le corps (goûts, aptitudes acquis durant la socialisation). Autrement dit, les élèves venant des classes sociales défavorisées, héritiers de faibles savoirs fournis par leur milieu d'origine, auraient donc plus de difficultés scolaires. [...]
[...] Mais l'école contribue-t-elle à réduire les inégalités de chance entre les jeunes ? De prime abord, il apparaitrait que l'école est un facteur de réduction des inégalités. Puis, nous nous apercevrons que cette institution est aussi un instrument de reproduction et de légitimation des inégalités. Tout d'abord, l'école est apparue comme l'un des facteurs réduisant les inégalités entre les jeunes générations. En effet, dans l'enseignement secondaire et supérieur, l'école accueille aujourd'hui des élèves qu'elle n'aurait pas accueillis autrefois, lorsque la poursuite d'études était plus sélective. [...]
[...] De 1950 à 1980, le taux de scolarisation secondaire est passé de à 28% des jeunes. La fréquentation des écoles maternelles s'est banalisée alors que le nombre d'étudiants a été multiplié par 8. Ainsi, le niveau moyen des connaissances de la société s'est amélioré. Aujourd'hui, le diplôme, attribué par l'école, est bien plus qu'une assurance contre le chômage, il permet l'ascension sociale mais aussi l'intégration sociale. Pour Emile Durkheim, l'école est un instrument de socialisation qui permet l'intégration sociale : l'individu appartient au groupe, et, il reconnait et il est reconnu comme membre du groupe, ainsi l'individu doit nécessairement adhérer aux valeurs de la société. [...]
[...] La réussite scolaire des enfants dépend des parents, du capital culturel du milieu familial. L'avantage des enfants issus des milieux culturellement favorisés ne vient pas de l'aide aux devoirs mais plutôt de la connaissance du système scolaire de l'aisance verbale, de la culture librement acquise lors d'expérience extrascolaire. Ces quantités nécessaires pour faire la différence à l'école ne font pas l'objet d'un apprentissage, elles se transmettent de façon osmotique c'est-à-dire par immersion dans un bain culturel qui laisse croire à des qualités individuelles supérieures aux autres, à l'école. [...]
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