Jeunes en France, de 1945 au début des années 1990, Mai 68, rupture générationnelle, jeunesse éclatée, crise économique
« I hope I die before I get old ! » chantaient les Who en 1967, dans My Generation. Le tube lança le groupe britannique, d'abord chez les jeunes anglo-saxons, puis parmi les jeunes d'Europe, et résonna comme un slogan, captant l'esprit d'une génération de jeunes qui se reconnaissaient dans cette nouvelle « fureur de vivre ». Quel âge avaient-ils, ces jeunes ? Entre 15 et 25 ans environ,
disent les statistiques : ils étaient sortis de l'enfance, mais pas encore vraiment entrés dans le monde adulte, c'est-à-dire installés dans la vie, avec une famille à charge, un travail stable, un service militaire effectué pour les garçons, un logement personnel qui ne soit pas le toit parental… Entre deux âges, fiers de faire partie de cette tranche de la société, ces jeunes étaient en même temps mal à l'aise à cause d'un statut socioéconomique indécis, anxiogène, mal identifié par la société, et parce que déjà coupés de leurs parents qu'ils ne voulaient pas imiter mais dont la stabilité les attendait pourtant.
[...] Mais hétérogénéité du monde jeune se révèle à la faveur de la crise économique qui surgit au milieu des années 1970. III) Milieu des 1970'début des 1990 : une jeunesse éclatée Les basculements de la crise économique Conjonction de crise du fordisme et chocs pétroliers : du chômage (notamment des jeunes) à l'insertion ségrégative (étudiants favorisés jeunes sans ou peu de diplômes). Fin des utopies de gauche : place au libéralisme (progressivement, car France ne suit pas complètement mouvement des pays anglosaxons). [...]
[...] Sujet : Les jeunes en France, de 1945 au début des années 1990 Intro I hope I die before I get old ! : chantaient les Who en 1967, dans Generation tube M . Le lança le groupe britannique, d'abord chez les jeunes anglosaxons, puis parmi les jeunes d'Europe, et résonna comme un slogan, captant l'esprit d'une génération de jeunes qui se reconnaissaient dans cette nouvelle fureur de vivre Quel âge avaientils, ces jeunes ? Entre 15 et 25 ans environ, disent les statistiques : ils étaient sortis de l'enfance, mais pas encore vraiment entrés dans le monde adulte, c'estàdire installés dans la vie, avec une famille à charge, un travail stable, un service militaire effectué pour les garçons, un logement personnel qui ne soit pas le toit parental Entre deux âges, fiers de faire partie de cette tranche de la société, ces jeunes étaient en même temps mal à l'aise à cause d'un statut socioéconomique indécis, anxiogène, mal identifié par la société, et parce que déjà coupés de leurs parents qu'ils ne voulaient pas imiter mais dont la stabilité les attendait pourtant. [...]
[...] C'est pourquoi nous nous intéresserons dans un premier temps à la période allant de 1945 à la fin des années 1950, où il nous semble que la jeunesse (terme à l'époque plus usité que celui de jeunes fut identifiée de l'extérieur, en tant que catégorie en construction. Dans un deuxième temps, depuis le début des années 1960 au milieu des années 1970, la jeunesse nous paraît avoir gagné une sorte d'existence et de reconnaissance sociale en tant que strate constituée, c'estàdire réalisée à ses propres yeux et se définissant comme catégorie agissante. [...]
[...] Révolte existentielle : culture de transgression contre institutions et normes socioéconomiques. Médiatisations, illusions et libéralisations Une jeunesse utopique : espoir de changer le monde et changer la vie. Mais 68 : mythe d'une jeunesse unie (cf plus haut) en fait, construction médiatique et sociale : réalité est autre = un champ de failles socioculturelles (Sirinelli). Peu de points communs entre jeunes étudiants aisés qui refusent le travail qui aliène, et les jeunes moins favorisés qui rêvent de travailler pour s'émanciper et consommer. [...]
[...] La jeunesse n'est plus une, mais multiple. Les politiques au chevet d'une jeunesse dépolitisée ? Classe politique court après jeunesse (cible politique) : majorité abaissée à 18 ans (1974), mais peu d'effets partis ont des structures pr accueillir les jeunes (giscardiens, socialistes, communistes mais faible proportion de jeunesse adhérente rejet des formes traditionnelles de la vie politique (prolonge phénomènes apparues courant des années 1960). Dépolitisation des jeunes ? Qu'entendre par là : moindre intérêt à politique classique, mais nouvelles préoccupations (écologie, paix, droits des minorités ) : questions plus sociales ou économiques que strictement politiques. [...]
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