Les jeunes en France de 1900 aux années 70

Résumé du document

Introduction et tentative de définition : Qui sont les jeunes ?
Un fait biologique : tranche d'âge située entre le monde de l'enfance et celui des adultes. Un passage à l'autonomie financière, affective, morale… qui se fait plus ou moins progressivement. (Point essentiel : le second XXe s. constata un allongement de la jeunesse.) Pour autant, l'existence du fait biologique ne donne pas nécessairement lieu à une réalité sociale directement décalquée. Comme le fait remarquer J.-F. Sirinelli, « l'organisation des strates démographiques varie avec les époques, les lieux et les milieux, et les jeunes n'y constituent pas automatiquement une catégorie autonome ayant son identité propre. » En France, nette montée en puissance des jeunes à partir des années 50, jusqu'à une prise de conscience nationale : on évoquait alors une "montée des jeunes", la "révolte des jeunes", les "jeunes des banlieues"… = une classe d'âge différenciée, perçue comme telle. Comment ont évolué la situation des jeunes en France au cours du XXe siècle d'une part, et la perception qu'ont eu les Français de cette situation d'autre part ?

Extraits

[...] Désormais, deux générations se côtoient. De tels contrastes sont à l'origine d'incompréhensions réciproques, et de l'apparition de ce qui semble être un conflit de générations (l'ébranlement de 1968) L'apparent manque d'intérêt de la génération du baby boom pour la politique était fort remarqué. Sartre déplora ainsi une dépolitisation de la jeunesse dans le 1er numéro du Nouvel Observateur (19 nov. 1964). Parmi les jeunes coexistent des sensibilités diverses (les jeunes ne sont pas un lieu de monoculture politique, et l'imprégnation idéologique n'est pas généralisée Quelques événements qui marquèrent les années 60 : La première BD d'Astérix est créée en 1960. [...]

[...] Durant la guerre, les aînés sont des soldats et les plus jeunes sont fils et/ou frères de militaires. L'appartenance ou non à la génération du feu est donc un réel facteur de clivage [1918-1939] : Deux nouveautés : la multiplication des mouvements de jeunesse et le changement d'échelle de l'enseignement secondaire Dans les années 20 et 30, la grande majorité des jeunes quittent l'école à 13 ans, commencent à travailler (dans les champs ou à l'usine), mais habitent toujours chez leurs parents en attendant le mariage. [...]

[...] Au fil des années 50, les sociologues américains pointèrent l'émergence des teenagers (qui se caractérisent par une conscience de soi et un véritable pouvoir d'achat) Après le relèvement du pays et l'entrée dans l'ère de la consommation, la France suit une évolution similaire. Contexte des Trente Glorieuses = phase de croissance. De nombreuses enquêtes sociologiques sont menées. Le rôle croissant des médias. La presse, le cinéma développent de nouveaux clichés, des stéréotypes et des portraits de la jeunesse. Ex : Le film de Marcel Carné, Les Tricheurs. [...]

[...] Synonyme de gentillesse, d'un monde qui change les adolescents de leur environnement familial et social Les adolescents se rassemblaient autour de musiques nouvelles (rock, twist, pop) et vénéraient leurs idoles Ils acquirent ainsi une culture nouvelle, en dehors de la famille qui perdit progressivement de son influence. Les jeunes affirment leur différence, leur indépendance, leurs propres valeurs. L'accroissement du niveau de vie leur permet de s'affranchir des usages vestimentaires propres aux adultes et de marquer leur singularité grâce au blue-jean, au tee-shirt, au pantalon patte d'éléphant, aux baskets. Les cheveux s'allongeaient. Les plus favorisés achetaient un scooter. Avec la fièvre de consommation s'ajouta un sentiment de détente (fin de la guerre d'Algérie en 1962). [...]

[...] Trait caractéristique : le poids des jeunes gens était devenu beaucoup plus lourd dans la plupart des pays. Quelques symboles : Festival de Woodstock en 1969 ; "Canonisation" de Che Guevara, figure hybride, saint laïque et révolutionnaire + produit médiatique 3. Des années orphelines ? La génération des baby-boomers a connu un destin singulier. Par la suite, la scolarisation et les médias de masse ont continué à engendrer une jeunesse autonome mais celle-ci ne s'est plus développée dans des conditions aussi propices qu'au temps des Trente Glorieuses. [...]