Depuis de nombreuses années, le lien entre les performances scolaires des enfants et le milieu socioéconomique est connu. En effet, plusieurs études ont démontré que les enfants issus de milieux socioéconomiques défavorisés ont des performances inférieures aux enfants issus de milieux aisés. Cependant, même si ce lien est reconnu, il y a des divergences concernant son explication. Bourdieu et Passeron (1994) l'explique par le biais de la reproduction culturelle, c'est-à-dire la reproduction de normes et de valeurs d'une génération à l'autre, qui conduirait à un désintéressement pour la réussite scolaire de génération en génération pour les personnes de milieux socioéconomiques défavorisés.
[...] Le test a été effectué dans leur classe habituelle et l'expérimentateur est présenté comme un psychologue scolaire. La variable dépendante est leurs résultats sur les matrices de Raven. Ils utilisent les matrices car elles sont utilisées par des psychologues et considérées comme fiables. Les variables indépendantes sont le niveau scolaire (CP vs CE2), le niveau socioéconomique (élevé vs faible) et les instructions au test (évaluatives vs non évaluatives). Les élèves sont classés dans le statut socioéconomique faible ou fort selon la catégorie socioprofessionnelle du parent qui a la position sociale la plus élevée. [...]
[...] Pour les approbations stéréotypées, il y a un lien entre le niveau socioéconomique du sujetcible, celui des participants et les instructions du test. Dans la condition de non évaluations, les participants de faible niveau socioéconomique partagent moins le stéréotype négatif du sujet-cibles que ceux de niveau socioéconomique élevé Il n'y a pas de différences significatives dans la condition évaluative. Par conséquent, les enfants de niveau socioéconomique faible approuvent plus le stéréotype négatif de leur groupe en condition évaluation Pour conclure, l'hypothèse est validée, les jeunes d'origine sociale défavorisée sont victimes de la menace du stéréotype et cette menace apparaît dès l'école primaire. [...]
[...] Deuxièmement, une troisième condition expérimentale basée sur le jeu, comme la deuxième condition, mais sans mentionner l'âge des enfants aurait pu permettre de savoir si la condition de non évaluation a amené ou non les élèves a attribué l'émotion créée par la menace du stéréotype à une cause externe. Enfin, ils proposent comme études ultérieures de voir si les capacités des enfants affaiblies par la menace du stéréotype sont ciblées ou non. Pour cela ils mentionnent le test de Wechsler qui permet de mesurer différentes capacités (verbales, logiques ) alors que les matrices de Raven mesurent les capacités globales et non spécifiques. [...]
[...] Dans la condition évaluative, les exercices sont réalisés dans le but de connaître ses points forts et ses points faibles. Alors que dans la condition de non évaluation, l'exercice est donné sous la forme d'un jeu, dans lequel les élèves doivent dire si oui ou non le jeu est adapté aux enfants de leur âge. Dans la première condition, ils attribuent leurs résultats à une cause interne alors que le deuxième à une cause externe. Ils passent le test, un groupe expérimental après l'autre sur les matrices de Raven. Chaque problème comporte des images ayant une suite logique. [...]
[...] Ils tirent donc la conclusion que le fait de ne pas présenter le test comme une évaluation supprime la menace du stéréotype et la baisse de performances. Les auteurs se sont basés sur cette explication pour voir l'impact du niveau socioéconomique sur la performance des enfants aux matrices de Raven. Ils partent de deux objectifs qui sont de déterminer si les performances intellectuelles des enfants issus de milieux socioéconomiques défavorisés peuvent être compromises par la menace du stéréotype et de déterminer si la menace du stéréotype apparaît dès l'école élémentaire. [...]
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