Face au constat d'une augmentation du sentiment d'insécurité des Français depuis les dernières années, Robert se propose entre autres choses de comprendre pourquoi cette augmentation a lieu, en vérifiant si les travaux empiriques le justifient, et en s'interrogeant sur la nature de ce sentiment...
[...] Cette posture remet donc en cause la théorie du noyau dur*. D'autre part, la délinquance actuelle n'est pas toujours si organisée que l'on peut le penser. Elle est locale, de masse, et le fonctionnement de la police française (centralisée, professionnalisée) ne peut pas y répondre efficacement. D'où l'initiative actuelle de mettre en place un police de proximité, nécessitant cinq conditions : la production et la diffusion de savoir-faire adaptés à une délinquance plus nombreuse que sérieuse, l'injection de stimulants qui compensent les astreintes de cette nouvelle forme de police et en rendent les fonctions attrayantes, un engagement convaincu de la hiérarchie, une cohérence des actions [ enfin une évaluation pas à pas des différentes phases de la réforme (95). [...]
[...] Noyau dur : Il s'agit de la théorie du noyau dur Elle part du constat qu'un petit nombre d'individus commet un grand nombre de méfaits. Pour Robert, ce constat est inexact. La théorie du noyau dur conduit donc toute instance souhaitant policer une société à l'erreur. Il suffirait en effet d'arrêter le petit nombre de mécréants pour rétablir l'ordre. Or, Robert affirme que si ce petit nombre est dissous, il se reforme avec d'autres trublions, parce qu'une situation inchangée produit toujours les mêmes effets (92). [...]
[...] A. Beitone et alii : Sciences Sociales, Sirey Editions coll. Aide-mémoire. Dictionnaire de la langue Française Petit Robert Dictionnaire de la langue Française Hachette 2001. [...]
[...] De l'indifférence à la préoccupation. Pendant les Trente Glorieuses, les autorités, mais aussi l'ensemble de la population, pensaient que les phénomènes de délinquance d'acquisition venaient de la difficulté de passage, pour certains jeunes des milieux prolétaires, à une société de type salarial. Mais on pensait disposer des instruments nécessaires pour résorber ces phénomènes. L'affiliation des jeunes prolétaires à la logique d'emploi, rendue possible par la conjoncture économique favorable, semblait limiter l'importance de la délinquance d'acquisition. Dès les années 1970, les données changent, l'insécurité se fraye une place dans le débat sur l'emploi (qu'elle perd lorsque le chômage n'inquiète plus les insécures), et elle intéresse et concerne de plus en plus les gens qui jusque là s'en souciaient guère par dégoût pour le discours xénophobe qui alimentait les thèmes de l'insécurité. [...]
[...] Des délinquances peu prises en charge pénalement. En matière de délinquance d'appropriation, le taux d'élucidation est passé de 40% environ à guère plus de 10% (67). Le taux d'élucidation des agressions, malgré une dégradation ces dernières années, reste meilleur. Enquêtes de victimation et sources policières, malgré leurs divergences, montrent toutes que l'élucidation des violences est supérieure à celle des infractions patrimoniales. La criminalité économique et financière est assez peu prise en charge, et l'effort est plutôt porté sur la circulation routière délinquance de masse. [...]
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