Dans son livre Futur Parfait-Progrès technique, défis sociaux, Robert Reich constate que « les éléments constitutifs de la nouvelle économie contribuent aussi à l'insécurité financière, à la frénésie de la vie professionnelle, au creusement du fossé entre riches et démunis, à l'affûtage du mécanisme de sélection et à l'érosion de la vie personnelle, familiale et collective ». Il propose alors d'éliminer les excès et de tempérer les injustices de l'ordre nouveau par l'examen des choix sociaux, ce qui signifie donc, en partie, réduire les inégalités, puisque celles-ci ont été exacerbées -mais non créées- par l'économie de marché.
La définition des inégalités revêt plusieurs dimensions. Amartya Sen en a distingué trois types : les inégalités de participation, qui séparent ceux qui peuvent participer aux décisions politiques ou économiques et ceux qui se les voient imposer ; les inégalités d'opportunité, qui séparent ceux qui peuvent choisir leur activité professionnelle, leurs loisirs ou le contenu de leur consommation et ceux qui ne choisissent pas ; et les inégalités matérielles, qui séparent ceux qui possèdent un patrimoine important ou des revenus élevés et ceux qui ne possèdent rien ou très peu.
[...] Il y faut aussi des inégalités, parce que ce sont ces dernières qui poussent les innovateurs à prendre des risques. L'invention, l'innovation seraient exilées d'un monde d'égaux. ( ) Le progrès économique, comme tout autre, est conquis de haute lutte contre la routine. Contrairement à Friedrich von Hayek, Perroux ne croit pas en la main invisible d'Adam Smith. Si le capitalisme est dynamique, il affirme que ce n'est pas aux vertus de la concurrence pure et parfaite qu'il le doit, mais à des effets de domination asymétrique, à des pôles de développement à des inégalités. [...]
[...] De même, pour une distribution donnée des richesses, une contrainte financière plus prononcée sera associée à une croissance moindre. Enfin, un plus fort niveau de rationnements financiers doit impliquer un impact plus important de la distribution des richesses sur la croissance. Les inégalités sont là encore un frein à la croissance économique. Si les inégalités paraissent inévitables, notamment quant à l'innovation et à l'enrichissement dans une société, et si la volonté d'une société sans inégalité ressemble plus à un vœu pieux qu'à un véritable objectif, les inégalités sont de fait un frein à la croissance économique. [...]
[...] Les parents au faible capital humain, victime des inégalités, ont des revenus faibles. S'ils ont des enfants, le coût de l'éducation est supérieur au coût d'opportunité. Ils choisiront donc de travailler plutôt que de se former. En outre, le temps consacré à élever leurs enfants sera imputé au temps qu'ils auraient pu passer à se former. Les inégalités, du fait de l'arbitrage entre éducation et fécondité, se traduisent donc par un faible taux d'investissement en capital humain, et par conséquent par un plus faible taux de croissance, car l'accroissement du stock d'investissement humain se traduit par une population mieux formée est donc plus performante économiquement, et plus fortement susceptible d'élever des enfants eux aussi plus performant économiquement Inégalités, imperfection du marché du crédit et rationnements financiers Dans un contexte où les richesses sont inégalement réparties, la présence de rationnements financiers a une incidence sur la croissance économique. [...]
[...] Les inégalités, un bienfait ? (2006) Dans son livre Futur Parfait-Progrès technique, défis sociaux, Robert Reich constate que les éléments constitutifs de la nouvelle économie contribuent aussi à l'insécurité financière, à la frénésie de la vie professionnelle, au creusement du fossé entre riches et démunis, à l'affûtage du mécanisme de sélection et à l'érosion de la vie personnelle, familiale et collective Il propose alors d'éliminer les excès et de tempérer les injustices de l'ordre nouveau par l'examen des choix sociaux, ce qui signifie donc, en partie, réduire les inégalités, puisque celles-ci ont été exacerbées -mais non créées- par l'économie de marché. [...]
[...] Hayek est évidemment conscient que l'inégalité est plus facile à supporter quand on est riche que quand on est pauvre. Mais, selon lui, les riches sont doublement utiles : ils nous apprennent ce qu'il faut faire pour devenir riche à notre tour, et ils contribuent à enrichir la société par les investissements qu'ils financent : ils contribuent à l'accumulation d'expériences et de capital grâce à laquelle une société progresse : il est vrai qu'un tel système donne à ceux qui ont déjà. [...]
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