Fiche de culture générale sur l'immigration, l'insertion des immigrés et la xénophobie.
[...] Les grandes mutations qui secouent l'histoire de la France contemporaine s'accompagnent ainsi de tensions xénophobes. Ces dernières ne sont pas toutes produites par le chômage ou la concurrence sur le marché de l'emploi. C'est aussi le regard sur l'étranger qui est générateur de comportements troubles. L'angoisse de la perte d'identité qu'éprouvent certains individus, souvent déjà précarisés socialement, le ressentiment face à ceux qu'ils considèrent comme étrangers et qui réussissent mieux dans le jeu social, bref c'est tout un ensemble de représentations et d'associations d'opinions qui constituent le terreau sur lequel fleurissent la xénophobie ou le racisme le plus malsain. [...]
[...] L'immigration est donc, en France, un phénomène urbain, seulement des immigrés vivent dans une commune rurale. Au niveau économique, les immigrés ont des revenus qui restent inférieurs à ceux de la population globale. Les revenus des non immigrés sont en moyenne supérieurs de 46% à ceux des immigrés (avant redistribution). Concernant la situation matrimoniale et familiale, plus de six personnes immigrées sur dix sont mariées ou remariées, contre seulement quatre sur dix pour l'ensemble des personnes résidant en France. Les mariages mixtes sont en progression constante, selon l'INSEE, plus de la moitié des couples (53 composés d'au moins un immigré sont des couples mixtes Le taux de natalité reste supérieur chez les couples immigrés à celui des couples français bien que l'écart tende à se résorber. [...]
[...] L'audience que rencontrent certains discours est là pour témoigner d'une montée avérée de tendances xénophobes. Ces tendances s'alimentent de représentations fantasmagoriques d'une population immigrée qui déferlerait en vagues massives sur le territoire français. Pourtant, au nombre de 5 millions aujourd'hui, la population immigrée ne s'accroît que de personnes par an en moyenne. Le problème de l'immigration résulte moins d'un accroissement objectif et prononcé du nombre d'étrangers en France que de leur concentration en ghettos dans les périphéries urbaines et dans certains quartiers où se conjuguent chômage, désagrégation sociale et pauvreté. [...]
[...] La population étrangère active est en déclin par rapport à la population active globale. Elle représentait de la population active en 1982 et seulement en 2000. En revanche, la proportion d'immigrés actifs continue de croître, an particulier en raison de l'accès au travail des femmes immigrées. On observe, depuis plusieurs années, une tertiairisation de la main d'œuvre immigrée. Le coup d'arrêt donné à l'immigration de main d'œuvre en 1974, le déclin relatif de l'activité industrielle, la féminisation croissante de la main d'œuvre étrangère, ainsi que l'arrivée sur le marché du travail d'une population diplômée (la seconde génération est mieux scolarisée) se conjuguent pour produire une tertiairisation de l'emploi immigré de la population active immigrée travaille dans le tertiaire en 1982, 65%en 2000. [...]
[...] Le statut des étrangers et l'immigration sont devenus des enjeux politiques importants, avec ce que cela implique de considérations sécuritaires et de polémiques sur fond de racisme. Dans des situations de crise, la société manifeste une tendance à se chercher un bouc émissaire par le biais duquel le groupe va extérioriser la violence que la crise suscite. Depuis plus d'un siècle, la France est une terre d'immigration, elle a intégré plusieurs vagues de migrants qui se sont fondus dans la population française, non sans difficultés d'ailleurs. [...]
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