Une génération doit-elle agir dans le prolongement de celles qui l'ont précédée ou bien doit-elle opérer une rupture ?

Résumé du document

Le besoin de construire l'arbre généalogique familial montre notre désir profond de nous situer dans le temps par rapport à ceux qui nous ont précédés. Nous nous positionnons dans notre famille comme nous déterminons notre place dans la société grâce au concept de génération. Dans le contexte familial, les générations s'échelonnent par les âges, entre les arrières grands-parents et petits enfants, tandis que la société regroupe les individus par génération selon des évènements marquants : la génération de l'Après-guerre, de Mai 68. Ces petits ensembles successifs dans le temps forment une cohésion par le lien d'héritage. Chaque génération transmet à la suivante des idées, des objets, des structures ou encore des habitudes que la nouvelle génération est sensée reprendre. Doit-elle accepter cet héritage, ou est-il préférable de la refuser afin de forger sa propre identité ? (...)

Extraits

[...] L'affrontement et le rejet des règles participent à l'élaboration d'une nouvelle société. Celle-ci ne nie pas pour autant les acquis de la précédente, mais elle en propose une réinterprétation. Ainsi, l'adolescent passe en crise pour contester la structure imposée par ses parents. Le terme crise vient du grec krinein qui signifie juger, peser. L'adolescent examine les règles déterminées par le cadre familial et pèse leurs valeurs et leurs intérêts avant de les réapproprier dans la construction de son propre cadre. La nouvelle génération a besoin d'éprouver la précédente pour se construire. [...]

[...] Ecriture personnelle : Une génération doit-elle agir dans le prolongement de celles qui l'ont précédée ou bien doit-elle opérer une rupture ? Le besoin de construire l'arbre généalogique familial montre notre désir profond de nous situer dans le temps par rapport à ceux qui nous ont précédés. Nous nous positionnons dans notre famille comme nous déterminons notre place dans la société grâce au concept de génération. Dans le contexte familial, les générations s'échelonnent par les âges, entre les arrières grands-parents et petits enfants, tandis que la société regroupe les individ.us par génération selon des évènements marquants : la génération de l'Après-guerre, de Mai 68. [...]

[...] Le désir du retour en arrière est illusoire, et la négation du produit de la génération précédente demeure impossible. La nouvelle génération devient alors vecteur de la continuité de la société déjà formée à sa naissance. La société serait donc figée dans une structure intemporelle que les générations nouvelles consolident, où l'individu deviendrait privé de toute liberté par le conditionnement forcé de ses prédécesseurs. D'une part, le cadre déterminé par la génération précédente enferme les individus dans une stagnation de leurs conditions lorsque l'on interdit toute remise en question. [...]

[...] La nouvelle génération est donc entièrement dépendante de celle qui la précède, et ses idées découlent de son ascendance. Ensuite la transmission des connaissances d'une génération à l'autre permet le progrès. La nouvelle génération considère les acquis de la précédente comme vérité, et peut alors se consacrer à étendre ce savoir par la recherche. Il est fondamentalement impossible de renier l'héritage de nos prédécesseurs, auxquels nous devons l'élévation de l'humain sur l'animal. Ainsi, si les révolutions indiquent le désir de repartir à zéro, les nouvelles sociétés qui se forment ne peuvent se passer des connaissances rassemblées par la génération précédente. [...]

[...] C'est grâce à cette approche plus objective que la jeunesse peut remarquer les faiblesses de nos structures. Les révoltes et les manifestations organisées par les jeunes sont l'expression de leur désir d'un avenir meilleur que celui que la société leur promet. La nouvelle génération ne doit pas se limiter à agir dans le prolongement du cadre déterminé par la précédente, au risque de perdre toute liberté. La société a besoin de la contestation de la jeunesse pour évoluer, où le rejet de la structure permet l'élaboration d'un avenir meilleur. [...]