Les transformations de la structure familiale

Résumé du document

Depuis trente ans, la société française connaît une forte mutation des structures familiales : rejet de l'autoritarisme de la famille patriarcale après 1968, puis, en raison de nouvelles préoccupations économiques, retour des valeurs de solidarité familiale dans les années quatre-vingt et enfin, émergence des droits et de la place de chaque individu au sein de l'institution familiale dans les années 2000.

Extraits

[...] Les naissances hors mariage Si en des enfants naissaient hors mariage, c'est le cas de 43% des naissances aujourd'hui. Même si souvent les parents se marient par la suite et que nombre de couples non mariés sont stables, il existe un facteur de précarité des liens juridiques de filiation, auxquels les pouvoirs publics tentent cependant de répondre depuis peu. E. Le déclin des familles nombreuses Simultanément à la diminution des naissances, la taille des familles s'est sensiblement réduite, comme l'indique la chute du nombre moyen d'enfants par femme : 1,89 enfant en 2000. [...]

[...] La fragilisation des mariages Tout en se raréfiant, le mariage s'est aussi fragilisé. En témoigne l'augmentation du nombre de divorces. En l'espace d'une génération, on est ainsi passé d'un divorce rare (un couple sur dix) à un divorce fréquent (trois à quatre couples sur dix selon le cadre de vie urbain ou rural). C. L'arrivée tardive du premier enfant Depuis 19802, l'âge moyen des mères au premier mariage a augmenté de trois ans pour atteindre environ 30 ans depuis 2000. [...]

[...] En ce début de 21ème siècle, les représentations sociales et les valeurs morales rattachées à la famille évoluent vers le souci de promotion de chacun des membres qui la constituent. L'intérêt individuel moral et matériel l'emporte sur l'intérêt de la famille en tant que communauté. D'ailleurs le droit suit l'évolution des mœurs et s'attache à faire respecter les notions de liberté (de se marier, de se pacser, de choisir son conjoint, de rester célibataire d'égalité entre les époux, entre les parents (partage de l'autorité parentale) entre les enfants (suppression de la discrimination entre enfants légitimes et naturels) et de dignité de la personne (protection contre les maltraitances). [...]

[...] L'essor de la cohabitation Encore très marginale dans les années 1960, l'union libre s'est considérablement développée, à tel point que 90% des nouveaux couples commencent ainsi leur vie commune On observe plusieurs formes : - la cohabitation précède le mariage mais ne le remplace pas : le prélude au mariage : les couples se sont promis le mariage et se marient le plus souvent moins d'un an après le début de leur cohabitation ; le test avant le mariage : les couples envisagent de se marier si leur expérience de vie commune confirme leur choix ; - la cohabitation vécue comme le moyen de vivre à deux sans prendre d'engagement : l'union éphémère : dans le cas où le couple se sépare après une période de vie commune courte (moins de 3 ans) ; l'union stable sans engagement : dans le cas où l'union dure plus de 3 ans (ni mariage, ni enfant 3 ans après le début de la vie commune). C'est un phénomène récent qui tend à se développer ; l'union libre : vie commune comparable à celle d'un couple marié, mais la reconnaissance officielle ne semble pas prioritaire ni nécessaire. B. L'augmentation des familles monoparentales De 1968 à 1999, le nombre des familles monoparentales (un parent seul vivant avec au moins un enfant) a doublé. La fréquence des divorces est à l'origine (pour de cette nouvelle forme de vie familiale. [...]

[...] Malgré la reprise observée depuis 1999, la moyenne ces cinq dernières années de mariages par an ne suffit pas à traduire un réel retour à ce qui n'est plus une norme. Cette désaffection à l'égard du mariage, malgré la récente embellie constatée, s'explique par l'élévation de la scolarité, l'accès massif au travail salarié et la meilleure maîtrise de la fécondité des femmes. Leur dépendance s'étant réduite, le mariage ne joue plus pour elles un rôle de protection aussi essentiel qu'autrefois. [...]