Sciences humaines et arts, Eléments de théorie et de méthode sociologique, Robert K. Merton, structure sociale, anomie et déviance, moyens institutionnalisés, buts autorisés
La structure sociale se divise en deux éléments, l'un étant caractérisé par les « buts, les intentions et les intérêts » définis par une société auxquels les membres peuvent légitimement aspirer ; l'autre étant les normes, pratiques et « moyens légitimes pour atteindre ces buts ». Ainsi un individu pour être socialement intégré doit intérioriser et respecter ces deux éléments. Il existe des cas extrêmes où dans une société, les individus délaissent les moyens institutionnalisés afin de mieux parvenir à leurs fins, où « tous les moyens sont bons pour atteindre le but dont l'importance est capitale », il s'agit alors d'une société dans laquelle un des éléments de la structure sociale n'a pas été correctement assimilé, ainsi c'est ce que Merton appelle « type de société mal intégrée ».
[...] Ainsi pour atteindre le but prôné par tous (famille, école, état, il faut contourner les règles et cela ne sera pas préjudiciable puisque la réussite économique est adulée, peu importe les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Mais Merton, en définissant l'argent comme étant le seul but existant pour les Américains, ne prend pas en compte la théorie wébérienne qui détermine l'argent non pas comme un but en soi mais comme l'explication d'une recherche d'élection divine correspondant à l'éthique protestante majoritairement répandue au Etats-Unis. [...]
[...] Ainsi d'autres moyens sont appliqués, ils sont illicites, mais plus efficaces pour atteindre ce que la société désigne comme symbole de la réussite ; c'est ici que Merton parlera de déviance. En effet, selon lui la déviance est créée par la structure sociale même si on ne comprend pas très bien si elle émane de la structure culturelle ou étatique, si cela vient des individus ou de la transmission des règles par les institutions qui n'a pas été assez claire et correctement intériorisés par les individus. [...]
[...] Il existe des cas extrêmes où dans une société, les individus délaissent les moyens institutionnalisés afin de mieux parvenir à leurs fins, où tous les moyens sont bons pour atteindre le but dont l'importance est capitale il s'agit alors d'une société dans laquelle un des éléments de la structure sociale n'a pas été correctement assimilé, ainsi c'est ce que Merton appelle type de société mal intégrée Un autre cas extrême est observé par le sociologue, une société où au contraire, les moyens institutionnalisés sont respectés mais non pas dans le but de parvenir aux objectifs fixés mais seulement pour ne pas déroger aux normes sociales qui sont perçues comme la valeur essentielle il s'agit ici de société dites sacrée ne sachant pas s'adapter aux nouvelles conditions, elles apparaissent comme néophobes Hormis ces deux cas extrêmes, les sociétés stables parviennent à maintenir un équilibre entre la combinaison des moyens légitimes pour atteindre les buts autorisés tout en ayant la capacité de s'adapter aux changements. Ainsi les individus sont satisfaits même si le respect des normes n'assure pas obligatoirement l'atteinte des objectifs fixés, ils obtiendront tout de même des compensations qui leur permettront de redoubler d'efforts pour parvenir à leurs fins. Pour Merton, les sociétés anomiques dans le sens durkheimien n'existent pas, il n'y a pas de société sans norme L'anomie chez Merton est la discordance entre les objectifs auxquels aspirent les individus et les moyens institutionnalisés. [...]
[...] Le sociologue pointe alors le doigt sur l'incohérence de ces sociétés mal intégrés, ceci va lui permettre de faire une typologie des modes d'adaptations des comportements individuels dans la société. Mais Merton n'éclaire pas assez sa théorie sur la façon dont les pratiques, les moyens illicites qui peuvent être partagées par le plus grand nombre, ou du moins acceptés mais illégales. En effet, prenons l'exemple de la consommation du cannabis en France métropolitaine, qui d'après une enquête de l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies réalisée en 2011 sur les 11-75 ans millions de français ont déjà consommé du cannabis une fois au cours de leur vie. [...]
[...] D'après l'auteur plus les comportements déviants augmentent, plus la société devient anomique. Il définit alors la notion d'anomie différemment de Durkheim puisque pour ce dernier, l'anomie signifie l'absence de norme où les désirs illimités des hommes ne sont pas réfrénés. Pour Merton, un état sans norme ne peut exister, il choisit donc d'étudier l'anomie comme étant la disjonction entre moyen institutionnalisés et objectifs fixés, nous avons à faire à des sociétés dites mal intégrée Il adopte un point de vue holiste en définissant ces buts et moyens indépendamment du libre arbitre des Hommes ; l'anomie est ici lot quotidien contrairement à Durkheim où elle se manifeste seulement lors de crise économique. [...]
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