Ce texte est une note critique réalisée sur la base de trois articles de sociologie de l'éducation parus dans la revue française de sociologie :
Duru-Bellat M., le Bastard-Landrier S., Piquée C., Suchaut B., 2004. « Tonalité sociale du contexte et expérience scolaire des élèves au lycée et à l'école primaire. » Revue française de sociologie, 45, 3, pp.441-468.
Felouzis G., 2003. « La ségrégation ethnique au collège et ses conséquences », Revue française de sociologie, 44, 3, pp.413-448.
Felouzis G., 2005. « Performance et « valeur ajouté » des lycéens : le marché scolaire fait des différences », Revue française de sociologie, 46, 1, pp.3-36.
Il s'agit de montrer quelles sont les problématiques sociologiques mobilisées dans ces articles récents concernant la question de l'égalité des chances à l'école, afin de dresser un panorama non exhaustif de la sociologie de l'éducation actuelle.
[...] Mais quand l'égalité des chance est presque atteinte, chacun s'aperçoit qu'elle ne suffit pas. Les travaux présentés ici montrent en quoi le jugement de Dubet est optimiste car le travail d'élimination des inégalités scolaires et sociales à l'entrée dans le système éducatif et tout au long de la scolarité est loin d'être accompli. Bibliographie. Baudelot C., Establet R L'école capitaliste en France, Paris, Maspero. Beaud S au bac et après ? Les enfants de la démocratisation scolaire, Paris, La Découverte. [...]
[...] Les moyens matériels et humains supplémentaires mis à la disposition des ZEP peuvent permettre aux établissements concernés de réduire la taille des classes par exemple ; une mesure dont l'efficacité a été mise en évidence par Thomas Piketty (2004) dans une étude menée à partir des évaluations effectuées à la rentrée en CP et en CE2 en 1997. En ce qui concerne la mesure de ces effets du school mix en France les travaux existants ne concordent pas vraiment. D'un point de vue quantitatif, ils apparaissent assez faibles même s'il sont plus forts pour les élèves de milieu populaire (Duru-Bellat, le Bastard-Landrier, Piquée et Suchaut 2004). [...]
[...] Fin 2004, François Dubet publiait à la République des idées un essai intitulé l'école des chances, Qu'est-ce qu'une école juste, dans lequel il propose une réflexion sur le principe d'égalité des chances. Comment y parvenir ? Faut-il souhaiter l'égalité des chances ? L'égalité des chances est-elle suffisante pour construire une école juste ? Ces trois questions sous-tendent l'essentiel de la réflexion de l'auteur. Dès les premières pages de son ouvrage, Dubet souligne que le modèle d'égalité méritocratique des chances n'est pas en soi un modèle juste. C'est un modèle de justice parmi d'autres. [...]
[...] En outre il est nécessaire d'affiner l'explication de ce mécanisme à l'aide des travaux de Felouzis (2003) sur les conséquences de la ségrégation ethnique au collège. L'enquête de Felouzis montre qu'en fin de troisième, à niveau académique égal (c'est-à-dire à moyenne à l'examen du brevet égale), l'orientation est plus favorable aux élèves des établissements ségrégués (qui sont aussi majoritairement les plus faibles). Ce résultat contradictoire et contre-intuitif peut s'expliquer de deux manières. Premièrement on raisonne à niveau académique égal or ce niveau n'est pas égal. Les élèves des collèges ségrégués ont des résultats inférieurs, ils sont donc moins nombreux à s'orienter favorablement. [...]
[...] L'âge mesure en fait le retard des élèves. Il s'agit bien de neutraliser la composition scolaire des lycées mais selon l'auteur l'indicateur n'est pas suffisamment précis. Il ne s'agit pas de nier l'impact de l'âge et de l'origine sociale des élèves sur leur performance, lequel est bien réel, mais de dire que ces indicateurs ne sont pas suffisants et que des différences se font sur la base d'autres critères. Parmi eux compte par exemple le niveau scolaire de l'établissement fréquenté auparavant comme nous avons pu le voir précédemment. [...]
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