La mobilité sociale est le fait qu'un individu puisse changer de catégorie sociale et ainsi appartenir à une catégorie différente de sa catégorie d'origine. Cette notion de mobilité sociale est souvent apparentée à la notion de démocratie : on peut ainsi juger du caractère démocratique d'une société par rapport à sa mobilité ou à sa rigidité sociale.
L'école, telle que la voyait Jules Ferry, avait pour but premier de permettre à tous l'accès à l'éducation et à l'apprentissage de savoirs. Ainsi, s'interroger sur le rôle de l'école dans la mobilité sociale, c'est s'interroger sur son caractère démocratique et sa capacité à réduire les inégalités (...)
[...] Notons que les bourses accordées aux familles les plus modestes jouent un rôle considérable dans la poursuite d'études supérieures. Mais si l'école, dont c'est la volonté, est de donner une chance à tous, la réussite scolaire étant fondée sur le mérite de chacun, ses marges de manœuvre sont toutefois limitées. La mobilité sociale tout comme la réussite scolaire dépend en effet d'autres facteurs. Tout d'abord, à l'heure actuelle, un fils qui a un niveau plus élevé que son père n'a pas toujours une situation sociale supérieure, c'est ce que l'on peut appeler le paradoxe d'Anderson. [...]
[...] Le capital culturel dépend entre autre de la culture qu'à reçu un individu dans le cadre familial notamment : le fait d'avoir un tel langage, la manière de marcher, la sensibilité à l'art . Lorsqu'un professeur demande à ses élèves de faire des recherches personnelles, certains seront pénalisés par le manque de culture mise à leur disposition L'école peut avoir tendance à produire la rigidité sociale. Il faut tout de même noter que les filières supérieures se sont démocratisées. Les futures élites de la Nation sont majoritairement recrutées dans les Grandes Ecoles qui restent largement réservées aux classes les plus aisées. [...]
[...] Dès lors, peut-on dire que l'école est un facteur de changement social et qu'elle permet à elle seule la mobilité sociale ? Nous verrons que si l'évolution de l'école va dans le sens d'une plus grande égalité, celle-ci reposant sur le principe de la réussite pour ceux qui le méritent, les marges de manœuvre de l'école sont encore faibles et la mobilité sociale reste influencée par d'autres facteurs. L'école, dont la fonction première est de permettre à tous d'accéder à l'éducation fondée sur la méritocratie, évolue de manière favorable vers plus d'égalité. [...]
[...] L'évolution de la société et notamment de l'éducation va dans le sens d'une égalité des chances et d'une démocratisation. Le nombre de bacheliers a été multiplié par 8 de 1960 à 1994 : ainsi les effectifs dans l'enseignement supérieur ont fortement augmenté parallèlement à l'ouverture des voies de prestige pour les classes les plus modestes. Enfin, les sociologues qui mesurent la mobilité sociale à travers les tables de mobilité en faisant apparaître la mobilité entre génération s'accordent à penser que les fils devenus employés ou exerçant une profession intermédiaire sont issus pour la majeure partie de catégorie inférieure. [...]
[...] Ceci est du au fait qu'elles nécessitent une grande culture mais aussi une confiance en soi que l'on acquiert dans son milieu d'origine. Si l'école a donc pour objectif de donner à chacun la possibilité de réussir et si les valeurs qu'elle défend sont celles de l'égalité et de la méritocratie, elle comporte de nombreuses limites quant à sa capacité de permettre de la mobilité sociale, et peut même de manière certes involontaire accentuer les inégalités sociales existant entre les individus. [...]
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