Article de sociologie: Les diplômés chômeurs, l'esprit d'entreprise, l'esprit d'entreprendre et l'évaluation du risque au Maroc (2 pages)
Rappelons le, alors que le diplôme devrait être un gage de connaissances et d'un potentiel productif utilisable par l'entreprise, ces diplômés universitaires n'ayant pu trouver un emploi dans la fonction publique, militent collectivement pour faire valoir ?leur droit' à un poste dans l'administration du Royaume et ne souhaitent pas pour l'instant créer leur entreprise.
La vision de l'entrepreneur et de l'esprit d'entreprendre souffre, au vu des entretiens menés auprès de diplômés chômeurs manifestant à Rabat, de bon nombre de contradictions. En effet, l'entrepreneur est réduit à sa fonction de rentier, et seuls les héritiers semblent susceptibles de mener à bien un projet car ils s'appuient tout à la fois sur des réseaux politiques, économiques et familiaux. Pourtant, toujours selon nos interviewés, l'esprit d'entreprendre nécessite formation, expérience dans le domaine d'activité, sens de l'aventure et de la prise de risque. Il faut être prêt à se lancer dans un monde où règne « la loi de la guerre, où le fort avale le faible ».
[...] La vision de l'entrepreneur et de l'esprit d'entreprendre souffre, au vu des entretiens menés auprès de diplômés chômeurs manifestant à Rabat, de bon nombre de contradictions. En effet, l'entrepreneur est réduit à sa fonction de rentier, et seuls les héritiers semblent susceptibles de mener à bien un projet car ils s'appuient tout à la fois sur des réseaux politiques, économiques et familiaux. Pourtant, toujours selon nos interviewés, l'esprit d'entreprendre nécessite formation, expérience dans le domaine d'activité, sens de l'aventure et de la prise de risque. [...]
[...] : la fonction publique ne va pas me satisfaire et je veux faire ma propre société, mais petit à petit. Ce n'est qu'après avoir obtenu une certaine sécurité que l'on peut se lancer pour rechercher la promotion sociale en investissant principalement dans les services ou l'agriculture. M. veut par exemple élever du bétail et espère ainsi aider son père qui a une épicerie en l'approvisionnant en lait. Z. lui, milite à côté de sa femme, et n'envisage pas contracter un crédit ; il attend donc de pouvoir compter sur deux salaires fixes pour faire des économies nécessaires au développement de son projet d'élevage. [...]
[...] Pour devenir entrepreneur au Maroc, il faudrait, selon nos interviewés, un capital financier important et un capital relationnel étendu. Ces deux pré requis leur faisant défaut, les autres qualités mises en avant (instruction, communication, esprit d'initiative, prise de risque etc.) semblent secondaires. Ainsi, l'emploi public leur semble le seul refuge contre les risques et les aléas de la vie. Les risques qu'ils évoquent sont multiples : un secteur privé fragile et incapable selon eux d'assurer la sécurité de l'emploi, la non transparence du marché et une conjoncture instable marquée par la crise mondiale, etc. Pour A. [...]
[...] Selon Albert et Marion l'esprit d'entreprendre consiste à identifier des opportunités et à réunir des ressources suffisantes et de nature différente pour les transformer en entreprise. Mais, quand le risque encouru est un tel frein, que l'on se croit incapable d'accéder à certaines ressources (financières, capital social), peut-on vraiment prétendre avoir l'esprit d'entreprendre? Décrets parus en 1998 et 1999 donnant droit aux titulaires d'un DESA ou d'un doctorat à un poste dans l'administration marocaine Mohamed Madoui, «Les entrepreneurs issus de l'immigration maghrébine Editeur Aux lieux d'Etre N. [...]
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