Hoggart termine son ouvrage en affirmant que les influences culturelles (notamment des publications de la presse à grande diffusion) sont lentes sur la transformation des attitudes et sont souvent neutralisées/réappropriées par des forces plus anciennes. Parmi ce qui subsistent des formes originales de culture : les clubs de travailleurs, les fanfares municipales…les attitudes à l'égard du mariage, la tolérance, les relations humaines et le cynisme qui provoque une indifférence face aux sollicitations insistantes de la vie moderne. Les membres des classes populaires ne sont donc pas autant influencés par leurs consommations culturelles que les apparences tendent à nous le faire croire...
[...] Les gens du peuple qui aspirent à la culture n'ont pas à leur disposition une littérature et une presse qui répondent à ce projet. Ces velléités contrariées d'accès à la culture mettent en évidence le rôle de l'enracinement social et illustrent les rapports entre la culture et les aspects les plus prosaïques de la vie quotidienne. Conclusion générale Hoggart termine son ouvrage en affirmant que les influences culturelles (notamment des publications de la presse à grande diffusion) sont lentes sur la transformation des attitudes et sont souvent neutralisées/réappropriées par des forces plus anciennes. [...]
[...] Cette presse vise à empêcher le lecteur de se poser des questions ; elle ne bouscule pas les idées établies. Elle éloigne toute idée de changement et est une des forces les plus conservatrices de notre pays'. D'après R.Hoggart, l'influence réelle de la presse populaire doit être relativisée. Si des millions de gens sont touchés par ces magazines, ils les lisent à leur façon ; ils savent en prendre et en laisser : ‘C'est comme dans tout, il y a à boire et à manger'. [...]
[...] Les publications cochonnes ont une audience précisément populaire ; leur diffusion est locale et restreinte. Leur structure est simple : un court article sur le sport, des paragraphes sur le cinéma, une nouvelle libertine, un peu de publicité (charmes et philtres amoureux), des histoires drôles (chute de reins, soutien-nénés) et des dessins de pin up. La littérature traditionnelle de bagarres et d'aventures a presque totalement disparu : elle a été remplacée par des petits romans du genre ‘sexe et bagarres', vendus en livres de poche et intitulés ‘romans policiers' où le détective moderne a une conduite brutale, des mœurs sexuelles et une expérience du monde qui sont celles d'un délinquant. [...]
[...] La lecture reste une activité marginale : ‘C'est un passe- temps' vous fait oublier le reste'. Tout en prenant plaisir à la lecture de ces publications, les gens du peuple n'y perdent ni leur identité ni leurs habitudes. C'est un type de consommation nonchalante : les femmes lisent un feuilleton en commençant par jeter un coup d'œil sur la première page pour voir si ça débute vite et se reportent à la dernière page pour s'assurer que ça finit bien. [...]
[...] Même si elles entendent toujours se présenter comme une bonne revue familiale, elles tentent d'attirer les lectrices par des titres raccrocheurs et en gros caractères du type a payé sa glace à la vanille un demi million' ou se jetant par la fenêtre, elle tombe sur son fiancé qui venait de rompre : ils se réconcilient'. Elles sont obligées de faire appel aux nouveaux genres littéraires ou iconographiques. Les bandes dessinées ancien style ne disparaissent pas mais on introduit une série moderne du genre ‘meurtre et voiture de sport' avec une blonde ravissante et un détective. Elles introduisent des pin up et des bandes dessinées qui viennent des bandes américaines avec un style de dessin parfaitement moderne. Elles fournissent les derniers échos de la vie privée des vedettes. [...]
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