La crise de la représentation: pur effet de rhétorique ou fait sociologique indiscutable ?

Thèmes abordés

Crise de la représentation, régime représentatif, vote, unité nationale, sondage

Résumé du document

Avant de parler de la crise de la représentation il convient de définir ce qu'est un régime représentatif. Benjamin Constant nous donne une première définition du régime représentatif. Il le définit comme « une organisation à l'aide de laquelle une nation se décharge sur quelques individus de ce qu'elle ne peut ou ne veut pas faire elle-même » ou encore comme « une procuration donnée à un certain nombre d'hommes par la masse du peuple, qui veut que ses intérêts soient défendus, et qui néanmoins n'a pas le temps de les défendre toujours lui-même ». On comprend bien ici que dans ce type de régime le peuple nomme ses représentants qui vont défendre ses intérêts. Jean-Marie Donegani donne lui aussi sa propre définition.

Extraits

[...] Pas de vraie mobilisation autour de partis politiques. Crise des partis (scandale financier dans les années 1990). Des partis qui ne reflètent plus les véritables clivages de la société (clivage droite/gauche dépassé). Des partis qui se confondent, plus d'alternative claire. Ceci témoigne d'une société fracturée. Les individus n'ont plus d'intérêts communs. Pierre Rosanvallon parle de crise de la généralité La bipolarisation de la vie politique n'est plus adaptée car plus de vote de classe. - Discrédit des politiques, sensation de la part des citoyens d'une trahison, perte de confiance. [...]

[...] Bibliographie : MINEUR, Didier, Archéologie de la représentation politique : structure et fondement d'une crise, St-Just-La-Pendue, Paris : Presses de Sciences Po pages 9-33, 199-287. MANIN, Bernard, Principes du gouvernement représentatif, Manchecourt, Flammarion pages 247-308. PERRINEAU, Pascal, Le désenchantement démocratique, Espagne, Editions de l'aube pages 37-103. PORTELLI, Hugues, La crise de la représentation politique in Regards sur l'actualité numéro 164, pages 3-10. CONSTANT, Benjamin, De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes in Ecrits politiques, Paris, Gallimard p. [...]

[...] II/ La crise de la représentation révèle les faiblesses d'un régime représentatif en quête de perfectionnement Le régime représentatif connaît des problèmes dès sa mise en place. Il est difficile de parvenir à instaurer un régime où tous les individus se reconnaissent. Premier constat : -Les électeurs ne se sentiront jamais représentés parfaitement. Les représentants sont élus sur la base d'un programme. Or, quand ils font face à un enjeu important, (qui n'avait pas été discuté avec les électeurs), leur décision n'est pas nécessairement en adéquation avec la volonté des électeurs. Le régime représentatif montrera toujours des imperfections. [...]

[...] Conclusion : Il est vrai que le régime représentatif a montré et montre des signes d'une crise. Les causes de cette crise de la représentation politique sont diverses : discrédit de la classe politique, perte de confiance, crise des partis politiques, une société de plus en plus fracturée, l'impossibilité des individus à s'accorder sur leurs intérêts Pourtant il n'est peut-être pas pertinent de parler d'une crise puisque celle-ci semble se manifester depuis plus d'un siècle (alors qu'une crise est par définition ponctuelle). [...]

[...] Mais la représentation n'est-elle pas impossible comme le suggère Didier Mineur ? Celui-ci écrit Les fins, dans une société d'individus sont essentiellement indéterminées, de sorte que cette société ne correspond jamais durablement à l'image qui est donnée d'elle - Le regroupement n'est pas possible. L'électorat est volatile. - Des majorités instables. Les majorités rassemblent des individus aux volontés hétérogènes, elles ne peuvent pas durer. - Des électeurs mieux éduqués qui n'appartiennent plus à un parti mais qui lors d'une élection se positionnent sur un enjeu particulier. [...]