Supporter de football, supportérisme, phénomène d’identification collective, ritualisations, sportification
Depuis plus d'un siècle, le football a acquis une popularité sans pareil, et plus qu'un sport, il devient le théâtre d'un spectacle dramatique, codifié, où le supportérisme joue également son rôle. L'objet de cette fiche sera de comprendre comment un club et un match singulier peuvent être support de symbolisations, d'identifications et de ritualisations.
[...] Plus encore, le football donne un sens à la vie des supporters les plus fervents. Assister à un sport quelconque devient l'un des principaux moyens de se constituer une identité. Selon Elias et Dunning, c'est précisément cet aspect qui permet de faire apparaître le football comme un moyen d'identification collective, dans lequel se développe une véritable culture du sport et une symbolique fédératrice entre supporters. Ce type d'identification tient à l'opposition inhérente au football et s'y prête par la formation d'un groupe dans le groupe unifié, du « nous-le-groupe » et du « eux-le-groupe ». [...]
[...] Ou bien sommes- nous dans une nouvelle polarité inédite ? Bibliographie : - ELIAS Norbert, DUNNING Éric, « Sport civilisation : la violence maîtrisée », Fayard, volume - DEFRANCE Jacques, « Sociologie du sport », 5e édition, La Découverte - OHL Fabien, « Sociologie du sport », édition PUF, presses universitaires de France - BROMBERGER Christiann, HAYOT Alain, MARIOTTINI Jean-Marc, « le match de football, ethnologie d'une passion partisane à Marseille, Naples et Turin », Paris, MSH - NUYTENS William, « La popularité du football, sociologie des supporters à Lens et à Lille », Artois presses universités - NUYTENS William, « le supporter de football et la règle entre la faire et la défaire », Déviance et Société 2005/2, volume 29, p. [...]
[...] En second lieu, nous allons nous intéresser aux dynamiques qui régissent les relations entre le supportérisme et la violence dont il fait preuve dans les stades et en dehors. Le premier cas qui nous occupe est celui de l'expression « traditionnelle » de la violence, à travers le problème de société qu'a suscité le hooliganisme anglais dans les années 1960. Elias a élaboré le concept de lien social que Durkheim a introduit dans le sens sociologique, en s'intéressant à des formes de relations observables et socialement produites. Un trait du houliganisme est la violence physique envers les joueurs, les arbitres, ou groupes de supporters rivaux. [...]
[...] Les membres des groupes rivaux semblent venir d'une même couche sociale, on considère alors un conflit intraclasses et non interclasses. Enfin, ces conflits prennent la forme d'une vendetta. Si le football est devenu un cadre dans lequel ces valeurs s'expriment, c'est en partie parce que les normes de virilité lui sont intrinsèques. Enfin, il s'agit d'évoquer l'apparition de supporters membres des groupes autonomes qui implique la formation d'une nouvelle violence en provenance d'une jeunesse déviante et marginale. On définit une approche faisant appel aux méthodes d'observation, d'interview et à la comparaison grâce à la socio-anthropologie du football. [...]
[...] Conclusion : Le football devient une institution centrale et acquiert une portée quasi religieuse sinon la source principale d'identification, de sens, et de plaisir. Il existe différentes catégories de supporters de football, chacun d'entre eux a son propre habitus social et l'exprime selon ses propres codes. Dans ces conditions, avec la montée de la violence dans les stades aujourd'hui avec les ultras et la xénophobie, le concept de violence maîtrisée est-il toujours pertinent ? y a-t-il toujours interdépendance alors que le supportérisme devient de plus en plus agressif envers les joueurs eux-mêmes ? [...]
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