Les classes moyennes se sont développées en France pendant la période des Trente glorieuses. Définir les classes moyennes, c'est définir une variété de groupes sociaux, c'est accepter la confrontation implicite de plusieurs définitions sociologiques. Ce qui pourrait fédérer les différentes approches sociologiques, c'est sans doute le fait que les classes moyennes sont des groupes sociaux qui se situent entre les classes supérieures et les classes les moins favorisées. Ce qui caractérise les classes moyennes, outre le sentiment d'appartenance à une classe intermédiaire, c'est le désir, l'ambition ultime d'appartenir à la classe supérieure. Ainsi déchoir serait pour ces classes catastrophique dès lors qu'elles sont fortement attachées à leur statut, sentiment à l'origine de leur volonté d'ascension sociale.
Le déclassement social défini par le sociologue Eric Maurin comme « ruptures qui conduisent des individus à voir leur position sociale se dégrader » recouvre plusieurs formes : le déclassement social intervient par une rupture qui menace l'avenir, soit un décrochage du système scolaire, une perte d'emploi durable qui précarisent les plus fragiles (déclassement intra générationnel), un déclassement scolaire du à un déclin du diplôme, une mobilité sociale descendante (déclassement intergénérationnel). Quel sera alors l'impact de ce déclassement sur les classes moyennes ?
[...] (Classes moyennes à la dérive 2006 Louis Chauvel). Ainsi Louis Chauvel décrit un processus complexe marqué par une compétition scolaire élevée propulsée par les familles pour qui les diplômes sont une plus value. Cette compétition scolaire va être la cause d'ascension, mais aussi de relégation. Une peur qui fige la société Une société bloquée Cette peur ne sera pas heuristique pour la société. La France est enfermée dans un cercle vicieux la société française a peur et cette anxiété induit des stratégies individuelles et des politiques publiques qui, en fin de compte, alimentent et entretiennent la peur. [...]
[...] Les classes moyennes et le déclassement social Les classes moyennes se sont développées en France pendant la période des trente glorieuse. Définir les classes moyennes c'est définir une variété de groupes sociaux, classes c'est accepter la confrontation implicite de plusieurs définitions sociologiques. Ce qui pourrait fédérer les différentes approches sociologiques, c'est sans doute le fait que les classes moyennes sont des groupes sociaux qui se situent entre les classes supérieures et les classes les moins favorisées. Longtemps méprisées, les classes moyennes sont depuis les années 2000 valorisées et sont au cœur d'enjeux et de débats politiques majeurs (enjeux électoraux et économiques). [...]
[...] Une peur justifiée (liée à l'émergence d'une société de statut Louis Chauvel dans classes moyennes à la dérive (2006) énonce les raisons de l'anxiété du déclassement. L'anxiété serait due à l'émergence d'un rempart entre droits sociaux, entre les salariés sous Contrat à durée indéterminé et les autres sous Contrat à durée déterminé qui ressentent de façon plus accrue la précarité sociale et donc la peur de lendemain. L'intermittence et l'indéterminé sont des situations vécues comme un péril pour la stabilité et l'ascension sociales. [...]
[...] Quel sera alors l'impact de ce déclassement sur les classes moyennes ? Cette peur sera à la fois réelle et fantasmatique. Cette peur aura tendance à figer la société La peur du déclassement : une peur réelle ou fantasmatique La peur du déclassement est une peur partagée par la majorité des Français. Si le déclassement est une réalité doit-on pour autant conclure qu'il est massif ? Une peur psychologique (liée à une sociologie des récessions) Eric Maurin dans la peur du déclassement, une sociologie des récessions), met en évidence la peur dite psychologique disproportionnée par rapport à la réalité que couvre le déclassement : En effet, le déclassement est numériquement faible concerne de la population active de la population totale), il le décrit comme un phénomène marginal et le compare au sentiment d'insécurité qui est essentiellement psychologique. [...]
[...] Entre peur et refus des réformes, les classes moyennes ont une phobie commune, celle de déchoir de rejoindre les exclus que la société n'arrive plus à intégrer et consacrent leurs moyens et énergie à garder les privilèges que leur confèrent leur statut au mépris parfois de la tempérance. En effet si cette anxiété ne correspond pas à un phénomène majeur, elle a le mérite de mettre en lumière le combat éternel des classes sociales. Les classes moyennes sont cependant loin de s'inscrire dans une lutte des classes de type marxiste pour l'avènement d'une société sans classes. [...]
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