On peut définir le besoin comme un état de manque qui nous pousse à agir.
Le sociologue américain Abraham Maslow (1908-1970) a proposé d'étudier les besoins de l'homme en les classant dans les différents étages d'une pyramide : à la base on trouve les besoins physiologiques puis les besoins de sécurité, d'affiliation, d'estime et enfin le besoin d'accomplissement de soi.
On peut pour simplifier retenir trois niveaux : tout d'abord celui des besoins naturels, respirer, boire, manger, se protéger des éléments, se reproduire. Ces besoins primaires sont ceux de l'animal qui sommeille en tout homme. S'il n' y avait qu'eux à satisfaire l'ensemble de l'humanité pourrait se reposer, heureuse. Nous pourrions, comme le lion, dormir vingt heures par jour (...)
[...] Certains auteurs soulignent, par exemple, une dimension imaginaire ou d'évasion des besoins. Nous sommes ici à la frontière des besoins sociaux et de l'accomplissement de soi. Cinéma, télévision, alcool, voyages Toute une panoplie de drogues plus ou moins dures Le désir et la poursuite du tout. Les biens étant porteurs de sens social, des supports de communication, leur consommation ostentatoire joue essentiellement le rôle d'identifiant (je suis ce que je consomme). Après l'age de l'être, et celui de l'avoir, nous serions arrivés à l'age du paraître. [...]
[...] Vouloir dresser un catalogue des besoins sociaux de l'homme serait vain. Soulignons tout simplement quelques points de repère : - Les besoins sociaux sont aussi vitaux que les besoins primaires : ne pas manger mène à la mort ; se sentir rejeté peut mener au suicide. - Les besoins sociaux sont contradictoires : un individu peut avoir, en même temps, successivement, ou alternativement, besoin de se sentir comme les autres et de se différencier des autres. - Les besoins sociaux ont investi les besoins primaires et se confondent avec eux : les besoins élémentaires sont satisfaits dans des formes socialement significatives : un dîner dans un restaurant chic à la lueur tamisée des bougies ne satisfait probablement pas le seul besoin de s'alimenter - Les besoins sociaux sont souvent mus par des ressorts clandestins dont nous n'avons pas forcément conscience. [...]
[...] Notamment celui de créer des besoins, comme le fait croire un lieu commun diffus. Lieu commun qui a ses lettres de noblesse puisque Karl Marx lui-même affirme : La production produit la consommation en créant le mode déterminé de la consommation et ensuite en faisant naître l'appétit de la consommation, la faculté de consommation sous forme de besoins L'économie actuelle considère que la publicité ne crée pas de besoins parce que l'homme les a déjà tous. Il n'est pas nécessaire de creuser ultérieurement ce puits de besoins, car il n'a pas de fond. [...]
[...] Seules les entreprises peuvent offrir celle qui est devenue la classe affaires Le transport se métamorphose donc en symbole hiérarchique. Probablement la consommation de ces biens et services ne répond plus à la satisfaction de ce qu'on continue à appeler, à défaut de mieux, un besoin. On serait tenté de parler ici de désir. Le désir comme aspiration à un supplément. Supplément de statut social, supplément d'attention, quelque chose qui sorte de la norme Selon Jacques Attali le désir c'est la dérivée du besoin A moins qu'il n'en soit que la dérive La publicité peut-elle créer des besoins ? [...]
[...] Les besoins sociaux se ramènent en définitive à une consommation de signes. C'est la thèse, entre autres, du philosophe Jean Baudrillard. Les biens constituent un système sémiologique. La sémiologie est la science qui étudie les signes au sein de la vie sociale. Un signe est tout ce qui a un sens, une signification. Le sémiologue, selon l'élégante définition d'Umberto Eco (lui-même brillant sémiologue) est celui qui s'obstine à voir du sens, là où les autres ne voient que des choses Dans nos sociétés, comme dans les sociétés primitives, nous communiquons avec les autres non seulement par le langage mais aussi par des objets, qui peuvent par ailleurs n'avoir aucune utilité pratique : à quoi sert une cravate si ce n'est à montrer qu'on en a une ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture