Nathan Wachtel (1935-) est historien et anthropologue, spécialisé dans l'histoire de l'Amérique latine, agrégé d'histoire en 1963. Il est également titulaire de la chaire d'histoire et d'anthropologie des sociétés méso- et sudaméricaines au Collège de France, et depuis 1964 fréquente l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) dans laquelle il devient directeur d'études en 1976.
En 1971, dans son essai ethnographique "La vision des vaincus", il restitue et explique le point de vue des indigènes traumatisés par le débarquement de Pizarro et de ses hommes en 1532; il étudie notamment à la fois ce qui explique ce traumatisme (raisons religieuses, divines...) et ce que cette conquête a entraîné dans la vision et la vie même des Indiens. L'auteur expose aussi la réaction des indigènes après la conquête. Ce document présente un résumé détaillé de l'ouvrage.
[...] On lit en ce sens dans la perspective de Wachtel la volonté des Indiens de comprendre qui sont les hommes blancs, d'où ils peuvent venir ? de quel monde ? D'où un rattachement au divin Wachtel évoque dans les pages qui suivent les conquêtes dans les autres pays, et de quelle manière les Espagnols étaient perçus par les autres peuples (hommes ou dieux?). Des rivalités politiques expliquent cette période de doute entre des successeurs au trône et pourquoi pas expliquer la défaite : Huascar, allié aux Espagnols et Atahuallpa au Pérou l'auteur apporte ensuite un début d'explication à la défaite des Indiens : décalage technologique ? [...]
[...] L'auteur conclut de l'ensemble de ces constats par la diversité des rapports et des relations qui lient Indiens et Espagnols : 9/10 Conclusion générale Le projet de Wachtel est tout à la fois novateur et intéressant : sa démarche d'inscrit dans une volonté de faire transparaître les rapports indigènes et Espagnols dans l'utilisation mathématique des chiffres et évènements ; Wachtel a utilisé pour se faire 3 types de sources qui émanent de chroniques des indigènes, de chants Indiens, des archives de l'administration espagnole . Toutes ces sources constituent un vivier dans lequel Wachtel puise pour nourrir son analyse critique et à la fois ethnographique des civilisations anciennes. [...]
[...] De même, la population des enfants tend à diminuer dans certaines régions, tandis que d'autres voient leur natalité augmenter. Les principales causes en sont les massacres, les guerres, les épidémies dues à l'arrivée des européens (1546: nouvelle épidémie, 1558-1559 : variole, 1585-1591), le désespoir avancé de plusieurs Indiens (suicide, assassinat des enfants), évènements liés à la déstructuration de l'État inca. L'État de conscience collective des Indiens prend en compte cette chute démographique, mais ils en donnent des explications en vain, la diffusion de l'alcoolisme peut expliquer une première déstructuration. [...]
[...] Ces limites se prononcent dans la vision qu'ont les Indiens dans les dieux chrétiens Espagnols : ils y voient un ensemble d'idolâtrie. C'est là que Wachtel pose le problème de double vision, de visions qui s'opposent. Dans les principes de la religion, les Indiens sont sceptiques, on parle alors d'une acculturation religieuse forcée (en témoignent les chiffres et le tableau de Ortiz de Zuniga) Les Indiens conservent donc en majorité les rites ancestraux (à la naissance, les déformations crâniennes) , masqués derrière les rites chrétiens, cela émet l'hypothèse d'une résistance à la religion 7/10 des Indiens. [...]
[...] La tripartition collana : groupe des chefs incas cayao : population vaincue non inca payan : assistants ou serviteurs des chefs 4/10 Chacun de ces groupes Ayllu connait 4 subdivisions plus ou moins rapprochées de l'inca. Collana, cayo et payan se trouvaient à la fois présents dans les 4 régions du Pérou et pouvaient compter 300 Indiens. Tout ceci pour démontrer la prédominance des Curaca et de l'Inca sur les Ayllu, d'une économie centralisée et nivelée basée sur le don et le tribut, on parle même d'un début de féodalité Chapitre 2 : La déstructuration Catastrophe démographique L'auteur de façon chiffrée met en lumière la dépopulation des incas durant le XVIe siècle, et pose plusieurs difficultés des chiffres avancés, plus ou moins contestables. [...]
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