Laurent Mucchielli est un jeune auteur contemporain. Il est historien et sociologue de formation, chargé de recherches au CNRS et directeur du CESDIP (centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales).
Dans son ouvrage, Laurent Mucchielli propose de poser un regard sociologique sur les termes de « violence et insécurité » que les médias et politiques utilisent, selon lui, de manière outrancière. Il étudie le sujet plus en profondeur dans le but de voir ce que ces expressions recouvrent en essayant, en particulier, de distinguer la réalité des « fantasmes ». Le chercheur pose un regard historique sur les phénomènes et les croise avec une analyse critique des médias, des discours policiers et politiques. Il mène une étude distanciée des faits et tente de retourner l'idée globalement admise selon laquelle tout irait en empirant. Selon lui, cette idée d'une détérioration constante a des racines idéologiques nettes et ne saurait résister à l'analyse des phénomènes sur lesquels elle prétend s'appuyer. Certes, les problèmes sociaux existent mais il reste à les analyser de manière objective.
Nous présenterons l'ouvrage comme l'a fait l'auteur, en deux grandes parties. La première sera consacrée à la description et l'analyse des différents discours sur la violence et la deuxième à l'évolution des caractéristiques de la délinquance.
[...] Chevènement) et où la lutte contre l'insécurité devient une des priorités du gouvernement. Selon Mucchielli, c'est le moment où le consensus droite/gauche socialiste, autour des questions sécuritaires, s'affirme. Le discours policier L'auteur dénonce la montée de la puissance, depuis les années 90 du discours policier les violences urbaines et sa visibilité médiatique (notamment depuis 1997), ces phénomènes s'amplifiant d'autant plus sous les gouvernements de droite. Le tournant des années 90 a d'abord mené à la création des Brigades anti-criminalités essentiellement composées de jeunes policiers intervenant en civil à la recherche du flagrant délit. [...]
[...] Leur effectif n'a cessé d'augmenter depuis la création. Puis, est venue la création d'une section ville et banlieue au sein des renseignements généraux, qui a eu pour mission l'anticipation des émeutes avec, en particulier, la production de cartographies des quartiers sensibles et de grilles d'évaluation de la dangerosité des quartiers. Ces grilles de lecture, qui proposent une échelle des actes violents, renvoie en réalité une image catastrophique de l'ennemi intérieur prêt à renverser l'ordre social et qu'il faut donc combattre. [...]
[...] Le rôle des médias est loin d'être négligeable. En effet, si ceux-ci ne créent pas l'opinion, ils peuvent la renforcer ou l'atténuer de manière importante. Le thème de l'insécurité commence à apparaître dans les journaux aux alentours de 1981, suite à des évènements dans la banlieue lyonnaise. L'auteur précise qu'au début les journaux de gauche insistaient davantage sur les conditions économiques et sociales des jeunes fauteurs de trouble, alors que ceux de droite avaient un traitement différent de la situation. [...]
[...] Le racisme est fortement ressenti lors de contrôle d'identité quasi quotidien par les forces de police. Ce fréquent racisme anti-jeune et anti-maghrébin des représentants des forces de l'ordre pousse les jeunes à désigner les policiers comme l'adversaire à refouler du quartier. Du coup, la première bavure des policiers déclenche l'émeute. Car aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement de chômage ou de frustration face à la société de consommation mais d'une véritable culture de l'exclusion. Aujourd'hui, les groupes délinquants désignés par la police sont composés d'individus âgés de 15 à 25 ans, en échec scolaire. [...]
[...] En effet, il n'apparaît à aucun moment que l'auteur ait fait une enquête de terrain. Il peut alors sembler choquant de tenir un tel discours sans jamais être allé à la rencontre de ce public. L'essentiel est de savoir que nous ne sommes pas nécessairement dans une société plus violente qu'hier. Et généralement, si il y a violence ce n'est pas par pure gratuité, ce sont les inégalités, les injustices et la fausse image donnée de ces propositions pour sortir de cette crise. [...]
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