Comme le dit l'auteur, la retraite à longtemps était le privilège d'une minorité aisée qui en usait selon son libre choix.
Mais aujourd'hui, elle concerne l'ensemble de la population active qui peut bénéficier d'un revenu minimum lorsque vient l'âge de la retraite.
Ceci n'est pas la seule évolution. En effet, les retraités arrivant en retraite bénéficient d'une seconde vie, de plus en plus longue avec l'allongement de l'espérance de vie et les progrès de la médecine. Ces nouveaux retraités sont en général en pleine possession de leurs capacités physiques et mentales. Mais, on ne peut pour autant constater une évolution « des représentations collectives », car la retraite passe encore « pour portique de la vieillesse ».
Malgré tout, on ne la perçoit plus comme le temps du repos, mais comme le temps de vivre, c'est-à-dire un nouveau temps social, une nouvelle vie.
Selon notre culture, notre origine sociale, ce nouveau temps n'est pas perçu, ni utilisé de la même manière.
La retraite n'est pas toujours un choix, et elle peut être vécue différemment selon que l'on soit ouvrier, cadre ou paysan.
Que faire de ce temps au sortir de la vie active ?
La retraite est alors synonyme de temps libre, un temps libre que l'on se doit de remplir ; c'est aussi un changement important au niveau de l'emploi du temps des individus qui peuvent se sentir frustrés voir même inutiles dans une société qui fait encore l'apologie de la jeunesse.
La retraite est une nouvelle vie, une vie à inventer.
Christian Lalive d'Epinay se propose dans cet ouvrage, grâce à des récits biographiques, de comprendre comment est vécut ce nouvel âge, ce temps de la retraite selon que nous sommes homme ou femme, ouvrier, cadre ou même paysan.
[...] Militants, soignants et enseignants Cette classe constitue un groupe qui s'est consacré au service d'autrui, et souvent continue de le faire et ils ne considèrent pas appartenir à une classe supérieure, leur origine sociale étant très diversifiée. D'ailleurs, ils considèrent qu'ils font partie d'une élite qui pense et s'interroge. Plus que l'origine sociale, c'est la culture qui les unit La culture tient une place primordiale dans leur vie. La plupart jouent d'un instrument, tous disent raffoler de la musique Ce sentiment d'appartenir à une élite tient à l'attachement à des convictions : l'aide à autrui, servir, être utile. [...]
[...] Effectivement, ces petits possédants ont peur que la violence qu'ils voient à la télévision dans les films ou dans le journal télévisé les rattrape. La maladie est aussi source de peur, mais on retrouve le même discours que pour les ouvriers : il faut s'y faire savoir accepter Mais, on constate dans leurs récits que tout est mis en œuvre pour maintenir l'ordre et la paix dans leur petit royaume. Leur vie organisée dans le but du faire, et non dans la fréquentation des bistrots comme propres aux catégories précédentes. [...]
[...] L'auteur appelle ce style de vie le ça m'suffit, mais il ne constitue pas forcément le rêve réalisé d'une vie, mais une évolution ou une transformation qui à eu lieu dans leur trajectoire de vie. Souvent ce changement est dû au fait d'avoir vécu une ou deux guerres, à la précarité des conditions de vie dans leur jeunesse, mais également aux conditions de travail plutôt difficiles. Il fallait faire vivre la famille. De cette vie dure résulte un sentiment de mérite et souvent aussi de réussite Beaucoup avec leur travail et leur ténacité ont eu une promotion qu'ils attribuent au mérite. [...]
[...] L'exemple en est lors de problèmes de santés où il n'est pas question de s'apitoyer sur son sort. Cette classe se veut au service des démunis, mais a aussi côtoyé les grands de ce monde dans leurs différentes activités. Cependant pour eux, les grands de ce monde sont les personnalités religieuses, les artistes et certains hommes politiques et non pas les hommes d'affaires. Leur conscience n'est pas de dominer ou de vouloir diriger, mais de participer c'est-à-dire d'aider à la construction d'un monde meilleur, ce que l'on peut observer dans leur récit lorsqu'ils parlent de leur vie en faisant la liaison entre ce qu'ils croient et ce qu'ils font. [...]
[...] Mais, la retraite n'est pas que cela, elle amène avec elle la crainte de la mort, de la solitude. Pour pallier à cette dernière lorsqu'elles vivent seules, ces personnes remplissent leur vie d'échanges humains, d'entraide, et d'une multitude d'activités. Mais, la solitude touche également des personnes qui ont encore leur famille ; en particulier lorsque l'un des deux conjoints a des problèmes de santé, on culpabilise à l'idée de profiter de la vie alors que lui ne le peut pas, mais également lorsque l'on voit la misère du monde. [...]
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