En novembre 2005, une émeute d'une ampleur sans précédent dans l'histoire contemporaine de la France a été gérée politiquement de façon désastreuse : le « retour au calme » est ainsi un retour à toutes les difficultés de la vie ordinaire pour les habitants des quartiers populaires. Les émeutes ont surpris tout le monde y compris les sociologues.
La colère des émeutiers est considérée comme légitime par beaucoup des membres de leurs familles et de leurs voisins, qui partagent dans l'ensemble les mêmes conditions de vie et sont révoltés par les mêmes évènements. Si ces habitants désapprouvent la forme de l'émeute, ils témoignent en même temps d'une compréhension voire d'une empathie avec les émeutiers. Il faut donc tenter de comprendre avant de juger, puis éventuellement agir.
[...] Le profil des émeutiers : il s'agit exclusivement de garçons, âgés pour la plupart de 16 à 21 ans. Presque tous sont de nationalité française et nés en France, mais la plupart sont d'origine étrangère, pour une bonne moitié d'entre eux des pays du Maghreb. La quasi-totalité est célibataire et habite chez leurs parents. Mais pourquoi les émeutes ? Ce qui est considéré comme un déni et un mensonge de la part des autorités qui fondent l'indignation et le sentiment de légitimité morale de la colère émeutière. [...]
[...] Honneth, les protestations collectives ne traduisent pas seulement des conflits d'intérêts. L'ampleur des émeutes de Novembre 2005 doit être mise en relation avec l'ampleur du gouffre qui s'est creusé au fil des ans entre une demande de reconnaissance et de participation à la vie de la cité, d'un côté, et une absence de représentation politique doublée d'un regard de plus en plus distant voire méprisant, de l'autre côté. C'est bien à l'aune de ce vide politique qu'il faut, in fine, interpréter les émeutes de novembre 2005. [...]
[...] Mucchielli L., Le Goaziou V., Quand les banlieues brûlent Retour sur les émeutes de Novembre 2005, La découverte, Paris En Novembre 2005, une émeute d'une ampleur sans précédent dans l'histoire contemporaine de la France a été gérée politiquement de façon désastreuse : le retour au calme est ainsi un retour à toutes les difficultés de la vie ordinaire pour les habitants des quartiers populaires. Les émeutes ont surpris tout le monde y compris les sociologues La colère des émeutiers est considérée comme légitime par beaucoup des membres de leurs familles et de leurs voisins, qui partagent dans l'ensemble les mêmes conditions de vie et sont révoltés par les mêmes évènements. [...]
[...] Ce chapitre nous livre une analyse sur le rapport de Sarkozy avec les émeutes et notamment avec ses déclarations qui ont embrasé les quartiers. La gestion politique de cette crise s'est toujours faite en décalage par rapport aux faits. A aucun moment le gouvernement n'a tenté d'anticiper ce qui était pourtant plus que prévisible Chapitre 4 : Les habitants des quartiers : adversaires ou solidaires des émeutiers Marlière E. Les mères de famille ne remettent pas en question l'émeute en-soi mais plus son mode de fonctionnement (voitures brûlées par exemple) Chapitre 5 : Pourquoi ont-ils brûlé les écoles ? [...]
[...] Chapitre 6 : Les intervenants sociaux au service de la sécurité ? Analyse d'une dérive dangereuse Boucher M. La question demeure centrale : comment redonner du sens à l'ensemble de l'intervention sociale pour que celle-ci ne se limite pas à des actions d'assistance, de gestion des risques et de neutralisation ethnique des désordres sociaux ? Conclusion : Les émeutes, forme élémentaire de la contestation politique Mucchielli L., Le Goaziou V. A rebours du vent dominant dans le débat public, les recherches sociologiques convergent toutes vers la reconnaissance de la signification politique des émeutes. [...]
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