The Vanished Imam analyse comment un mythe, créé par la disparition d'un Imam des temps modernes, a pu conduire au réveil d'un militantisme chiite au Liban. En effet, Fouad Ajami retrace la vie et la carrière de Musa al Sadr, leader politique et religieux des chiites libanais de 1959 à sa disparition en 1978. Ce qui peut apparaître au début comme la biographie étroite d'un personnage relativement mineur, devient en réalité une étude très subtile de la situation de la société libanaise contemporaine
[...] Il prêche la non-violence et le pacifisme mais admet que le force peut être un moyen contre l'injustice et proclame que “arms were the adornment of men”. Il est contraint de fonder la milice chiite Amal (l'espoir) pour défendre sa communauté dans un contexte de guerre. Musa al Sadr devient l'“Imam des Mujhaddin”. Il mobilise les jeunes des quartiers urbains et les pauvres au combat mais n'a pas le tempérament d'un guerrier. La cruauté et le barbarisme du désordre libanais le dépasse et fragilise son discours et sa position. [...]
[...] C'est à ce théâtre de rivalités et de futilités politiques que Musa al Sadr doit s'attaquer à son arrivée au Liban. Il a su profiter d'un terrain fertile au changement (“winds of change”) du à l'émergence de partis “idéologiques” et à la naissance d'une prise de conscience des inégalités. Comme nous l'avons vu, les chiites, à cette époque, ne s'intéressent guère à la politique et commencent également à se détourner de la religion institutionnelle vu le degré d'obscurantisme des ecclésiastiques chiites. [...]
[...] Lorsqu'il arrive au Liban en 1959, Musa al Sadr est un étranger fort du prestige de ses ancêtres. Là où sa nationalité aurait été problématique aux yeux des sunnites, le monde chiite lui accorde sans trop de difficulté sa légitimité. En très peu de temps, Musa al Sadr, se distingue de la masse et des autres religieux et apparaît comme un leader charismatique et clairvoyant. Pourtant sa tâche est rude puisqu'il arrive au sein d'une population politiquement passive, dans une république où les chiites sont non seulement minoritaires, mais également détenteurs d'une tradition de la lamentation et de la soumission. [...]
[...] Pendant les dix premières années de sa vie politique, il travaille en relation avec le pouvoir établi. C'est un réformateur qui souhaite une véritable modernisation sociale (écoles, cliniques, routes) et une revalorisation de sa communauté. Musa al Sadr a à peine besoin de sept ans pour convaincre l'opinion publique du bien-fondé de ses idées et de ses projets. Ses talents de persuasion et de séduction jouent à plein et lui permettent de se frayer une place d'importance dans l'arène politique. [...]
[...] En effet, Fouad Ajami retrace la vie et la carrière de Musa al Sadr, leader politique et religieux des chiites libanais de 1959 à sa disparition en 1978. Ce qui peut apparaître au début comme la biographie étroite d'un personnage relativement mineur, devient en réalité une étude très subtile de la situation de la société libanaise contemporaine. Ajami éclaire, pour le lecteur général aussi bien que spécialiste, la personnalité complexe d'un homme charismatique et énigmatique, combinant leadership religieux et politique dans un pays déchiré entre conflits religieux et politiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture