Etudiant la façon qu'a notre monde d'envisager la communication, l'auteur pose le constat de l'existence d'une utopie autour de cette notion. Celle-ci – dont le ferment est contenu dans l'œuvre de Norbert Wiener (1894-1964) - consiste à faire de la communication une valeur centrale, grâce aux innovations techniques, mais plus encore, par le rôle et la confiance qui lui reviennent. La communication est partout, elle est constitutive de la nature humaine, et elle a la mission d'instaurer et de garantir l'ordre du monde. Telle est l'utopie : l'idéal d'un monde meilleur grâce à la communication.
Tout l'ouvrage s'attache ainsi à étudier cette utopie de la communication : sa définition, ses origines - rôle essentiel de Wiener - et les moyens de sa diffusion (partie I et II), son poids dans la société actuelle (partie III), tout en dénonçant avec virulence ses effets pervers.
Cela va plus loin, car l'ouvrage, que l'auteur décrit lui-même comme un « livre politique », aborde la question sous l'angle de la société. Il ne s'agit pas seulement de décrire la réalité de cette utopie (ses enjeux, ses failles), mais de comprendre ce qui, parmi les données constitutives et conjoncturelles de notre société, lui a permis de prendre une telle place. L'auteur résume lui-même sa problématique comme la volonté de comprendre pourquoi notre société accorde autant de place à la communication, pourquoi elle est à la fois si présente et si lourde de sens.
[...] Il n'a de rôle que si le désir de savoir est excité par un entourage familial et social notamment. Ainsi, le multimédia ne bénéficiera qu'à ces enfants privilégiés, tandis qu'il restera abscons pour une enfance non désireuse d'apprendre. Ces dérives sont d'autant plus graves que les médias disposent aujourd'hui d'un monopole : ils sont la clé du savoir-communiquer S'instruire par les médias est un moyen de savoir décoder notre monde. On voit bien la dérive à laquelle cela conduit, à savoir le voyeurisme. [...]
[...] Docteur d'Etat en sciences de l'information et de la communication, il est chercheur au CNRS (Laboratoire de sociologie de la culture européenne de Strasbourg) . Il est également Chargé de cours à l'Université de Paris-I-Sorbonne, ainsi qu'à l'Université Marc-Bloch de Strasbourg.Auteur de plusieurs ouvrages sur la communication, comme L'explosion de la communication (1989 réactualisé en 2006), ou encore La parole manipulée (1997), il publie plusieurs articles dans la presse (Le Monde) et est régulièrement orateur de conférences sur ce thème. [...]
[...] Deuxièmement, le meurtre du génocide est désormais un meurtre du secret, dont les dignitaires eux-mêmes n'ont pour la plupart qu'une connaissance partielle. L'utopie de la communication apparaît alors comme une valeur post- traumatique : elle répond point par point aux manques de la société et à la barbarie. A l'exclusion, elle propose une nouvelle égalité, que nous avons abordée. A la crise des valeurs, elle répond par une nouvelle valeur, la communication, qui est non moraliste. Enfin,elle offre une alternative à la crise politique, en fondant le modèle utopique d'une nouvelle société, entièrement transparente.(le secret ayant accompagné le meurtre) 3. [...]
[...] Sytnhese de l'ouvrage Partie ou les origines de l'utopie Après avoir relativisé la théorie déterministe (MacLuhan), qui veut que les innovations techniques soient à l'origine des changements sociaux, l'auteur décrit les différents moments de la formation de l'Utopie. De 1942 à 1948, elle se développe autour de la cybernétique, et demeure cantonnée au champ scientifique. Son fondateur, Norbert Wiener*, mathématicien, décrit la cybernétique comme la science du contrôle et des communications». A l'expérimentation pratique s'ajoute une réflexion théorique sur ses enjeux sociaux. [...]
[...] Chaque utilisation d'une machine à communiquer contribue à diffuser un peu plus la valeur dont l'outil est porteur. En effet, l'innovation technique s'accompagne toujours d'un discours qui en précise les buts et usages. L'auteur donne l'exemple de l'ordinateur, qui est présenté par la presse et les ouvrages qui s'y intéressent comme un outil de parfaite transparence et de rationalité. A cela il faut ajouter une diffusion plus classique par l'influence intellectuelle des sciences, de la littérature et de la culture. [...]
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