Travail - Tension - Social - Emploi
Michel Lallement est un sociologue français spécialisé dans le travail. Il est également professeur de sociologie au Cnam (Paris). Son ouvrage "Le Travail sous tension" a été publié en janvier 2010.
Le travail est un des sujets principaux de l'actualité du XXIe siècle. Ce qui nous vient directement à l'esprit lorsque l'on aborde le thème du travail, c'est tout d'abord le chômage qui est devenu aujourd'hui un fait social majeur. La crise financière n'a fait qu'envenimer les choses puisque les marchés financiers sont dans nos sociétés libérales liés au marché de l'emploi. Les plus fragiles et les plus marginaux ont été les premiers touchés (les jeunes, les immigrés et les seniors). Ensuite les suicides sont également mis à la lumière du jour par l'actualité révélant un climat social sous pression au sein des grandes entreprises – pensons ici à France Télécom par exemple. Nous verrons donc à travers cette étude les dysfonctionnements du monde du travail et ses nouvelles pathologies psychosociales tels le stress, la dépression (principale cause d'incapacité du travail aujourd'hui).
En effet, de profondes modifications économiques, technologiques et organisationnelles ont transformé notre manière de travailler ce qui a provoqué des tensions. Tensions que l'auteur se propose d'analyser pour comprendre le véritable enjeu de ces transformations contemporaines.
[...] Nous constaterons dans un second temps à quel point il est urgent de redéfinir le travail, le jugeant encore aujourd'hui avec des critères devenus complètement désuets. Le monde du travail en pleine recomposition Tension de type macrosocial La première tension est celle opposant ce que l'on nomme le travail de pauvre au travail de riche Cette notion ne distingue pas seulement les oppositions entre pays du Nord et pays du Sud, ou bien encore les pays émergents et pays dits développés, mais elle se vit au cœur même des sociétés riches La mondialisation, qui s'est étendue suite à la grande vague de colonisation de la fin du XIXe siècle, et à l'ouverture des économies, est à l'origine des nombreux mouvements de personnes et de capitaux. [...]
[...] Mis à part la relation autonomie et contrainte, la division du travail présente une autre problématique qui est celle de la cohabitation d'individus spécialisés dans des fonctions différentes et la nécessité de leur mutuelle coopération. La division du travail est passée du modèle employeur- employé à un modèle plus large associant d'autres acteurs, parmi eux le client. Ce dernier devient de plus en plus influent sur la façon de travailler, ses exigences sont prises en compte plus sérieusement et sa satisfaction devient un des critères d'évaluation du travail. Les entreprises ont développé une politique de prise en charge exemplaire du client : il n'a jamais tort, il est le roi. [...]
[...] Leurs conflits ont fait naître un acteur de négociation ; le syndicalisme qui par sa vocation de défenseur des intérêts collectifs a permis aux salariés d'exprimer leur mécontentement et de pouvoir ainsi se faire entendre dans cet univers de travail en constante évolution. Ainsi, c'est toute l'organisation du travail qui s'est vue modifier, de la chaîne de production à l'entente entre les salariés. Il faut donc redéfinir le travail en fonction de ces nouveaux critères, en tâchant de faire diminuer les inégalités sociales. II) Comment réinventer le travail face à des catégories et une image obsolètes ? [...]
[...] Il faut donc reformuler et redéfinir notre perception du travail pour le penser et le dire autrement. En 2000, on a vu émerger l'idée de flexicurité qui serait destinée à améliorer à la fois la flexibilité sur le marché du travail, mais aussi la sécurité d'emploi et de revenus pour les travailleurs. Conclusion En France, l'Etat a une place centrale dans la gestion de l'emploi et donc un rôle majeur dans sa réorganisation. Il a axé sa politique sur la décentralisation, la déconcentration (les collectivités territoriales), la modernisation (les universités). [...]
[...] Il s'agit alors de réinventer les normes du travail basées sur plus de morale, plus de reconnaissance, une certaine flexibilité étant donnée la multiplicité des situations professionnelles, et plus de sécurité concernant son destin professionnel - l'assurance chômage ne suffit plus par exemple - (pensons aussi au souci des retraites). des recrutements ont été effectués sur contrat à durée déterminée, et 50% sur contrat à durée déterminée de moins d'un mois p 87. Elles [les femmes] portent avec elle durant le temps du travail le souci de la bonne organisation familiale p 100. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture