Les Nouveaux Pouvoirs (1990) est le troisième volet de la trilogie commencée avec le Choc du Futur (1970) et la Troisième Vague (1980). Le Choc du Futur s'intéresse au processus du changement, à la manière dont celui-ci affecte les hommes et les organisations ; la Troisième Vague, aux directions dans lesquelles nous entraînent les changements actuels. Les Nouveaux Pouvoirs pousse plus loin les analyses précédentes : la perspective essentielle y est celle de l'édification d'un nouveau système de pouvoir basé sur l'information et le savoir, en voie de remplacer le système issu du passé industriel
[...] Ainsi, manipuler l'information n'est pas une pratique née ces derniers temps. En revanche, ces manipulations sont source aujourd'hui d'un énorme pouvoir, de part la masse d'informations qui transitent sur le globe. L'informatique est une fois de plus au c¦ur de ce pouvoir de manipulation de l'information, par son haut degré d'accessibilité, par son omniprésence. Un chercheur américain a démontré qu'il était désormais tout à fait possible à un pirate de modifier les résultats des élections en piratant les ordinateurs chargés de centraliser les données des bureaux de vote. [...]
[...] Enfin, d'intra-intelligents, les réseaux deviennent de plus en plus extra- intelligents. Ils ne se bornent plus à transmettre des données ; ils analysent et combinent des messages, ou même les transforment en d'autre matière (Value Added Netwoks). Cependant, ces réseaux risquent d'être victimes de leur propre succès : d'une part l'encombrement des ondes électronique va croissant dans des proportions qui laissent prédire des embouteillages généraux, et d'autre part, le risque de voir la constitution de monopoles à l'image d'AT&T dans le domaine de la communication électronique n'est pas négligeable. [...]
[...] La force: le composant Yakuza. L'usage de la force aux fins d'extraction de la richesse est apparue avec l'homme : prendre est venu avant produire. Du vol à la lutte des classes, les composantes en présence sont les mêmes : la richesse et la force. L'usage de la force dans les affaires est encore à l'ordre du jour : la Mafia ou le Yakuza en sont les preuves. Le fait que la plupart des transactions courantes n'impliquent aucun exercice direct de la violence ne signifie pas que celle-ci a disparu. [...]
[...] En principe, le savoir est infiniment extensible. D'autre part, deux nations ne peuvent au même moment utiliser le même avion de combat ou le même dollar. Le savoir peut se partager, et ce partage est lui-même générateur d'informations. Enfin, l'avantage principal du savoir tient dans sa différence démocratique. Le savoir est la plus démocratique des sources de pouvoir : les pauvres peuvent en acquérir autant que les riches. Ce qui en fait une menace pour les puissants, c'est pourquoi ces derniers attachent une attention particulière au contrôle du savoir et de sa diffusion. [...]
[...] Les luttes pour le pouvoir ne sont pas intrinsèquement mauvaises. Cette hypothèse est discutable si l'on entend que le gain de pouvoir d'un individu implique nécessairement une perte pour un autre. Alors la lutte pour le pouvoir est une lutte fratricide, donc condamnable Quand les systèmes de pouvoir sont loin de l'équilibre, il peut se produire des basculements inattendus (fort effet prédictif pour l'implosion de l'URSS). De gros efforts de la part du pouvoir entraînent des effets médiocres, tandis que de menus incidents peuvent déclencher la chute du régime de pouvoir. [...]
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