Etudier le travail d'un point de vue anthropologique, que cela signifie-t-il ? Les auteurs vont donner les domaines principaux avec l'exemple du travail à l'usine. Les sujets principaux sont :
- les représentations du travail, comment les gens voient leur travail (joie, douleur, peine, gagne-pain, vocation, moment de plaisir et de retrouvailles avec les proches que sont les collègues ?)
- les formes du pouvoir (les hiérarchies et donc la façon dont les forces productives sont distribuées : division sociale du travail, sexuée, par âge, par savoir, par origine sociale, par revenu mensuel, et les rapports qui se créent liés à ça)
- les modes de perception et d'évaluation des savoirs et des savoir-faire
- enfin le jeu des relations entre les espaces du travail, du non-travail et du hors-travail. Comment le monde se constitue à partir de là et quand on travaille ou pas, et l'entre-deux (pause : rapport social non professionnel mais dans le lieu de travail)
[...] En sociologie notamment (Weber, 1964) le lieu de travail est vu comme lieu de production, séparé de celui qui ne l'est pas, à un tel point que, par exemple, les rapports de parenté que cache une personne, ou son inscription dans d'autres éléments du social sont dénués, au point de comprendre l'industrie comme un champ social autonome Les individus ne sont appréhendés que par leur statut et leur rôle dans l'activité de l'entreprise et dans leur rapport aux forces productives. Or, l'anthropologie s'attachant au concept de culture voudrait voir les va- et-vient, la constitution du travail selon l'apport personnel de chacun d'un point de vue culturel, les passages des traditions et leur apport dans la matrice industrielle. [...]
[...] Le travail été en premier vu comme source d'une nouvelle culture, celle du travail, et donc d'une nouvelle forme d'identité. Puis, les études sur la symbolique et les représentations de l'activité ont été menées. Au monde du travail associé à l'espace de la raison et de l'efficacité (sociologie) s'opposerait ainsi selon cette cosmogonie managériale ( la vision analytique sociologique) exerçant une influence idéologique plus ou moins forte sur les autres champs de production intellectuelle(l'anthropologie) un monde autre : celui des représentations et des relations sociales qui ne s'intègrent pas dans les logiques et les finalités de la production ; le domaine marginal et coloré d'archaïsmes voués à résister ou disparaître ; un monde accusant le passéisme, voire la sauvagerie, des ethnologies ou des ethnologues. [...]
[...] Entre les deux, des représentations différentes et l'élaboration à une dimension spécifique du travail : la hiérarchisation sociale par le travail, les rapports sociaux au sein d'une entreprise. Les buts personnels différents reflètent des réalités différentes du travail, d'un point de vue tant économique que philosophique, éthique, politique On voit donc inséré le domaine de l'étude des strates et de l'organisation du travail, le point de vue sociologique dans une étude anthropologique où cette étude va être dimension parmi les dimensions de représentations du travail par les ethnographies. [...]
[...] De même, on peut dire que le travail influe sur le hors-travail (et vice- versa), pour réfuter l'idée du travail comme un milieu hors de la société. La simple conséquence des saisons sur l'activité de travail, par les conditions de travail ou par l'état des individus en donne confirmation, tout comme un contexte historique d'un pays en crise, économique ou politique. Conclusion On voit déjà que le point de vue privilégié a été celui qui travaille, qui aurait pu être celui du patron, du client, du voisin habitant à côté de l'usine. [...]
[...] Valorisation, savoir et savoir-faire Une autre dimension du travail est celle du savoir, du savoir-faire de l'individu et ses perceptions de celui-ci. En tentant de quitter cette idée de stratégie identitaire, on peut voir que le recrutement se faire bien sûr parfois par le savoir de la personne, son curriculum vitae, les connaissances qu'il a du travail à faire et de ses compétences. Le savoir d'une personne, sans trop entrer dans des détails psychologiques, fondent parfois la personne elle-même, car tenant de la mémoire, des capacités et de tout ce qui peut valoriser la personne en tant que telle et lui procurer parfois au-delà, renommée, réputation, élévation du statut social, du revenu mensuel. [...]
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