« Le travail était, jadis, standardisé, rigide, il est devenu polyvalent, flexible. Les institutions (entreprises, familles, patries) étaient paternalistes, autoritaires ; elles sont devenues permissives, voire libérales. Un sentiment d'unité habitait le monde, c'est celui d'insécurité qui domine »
Pour expliquer ces « sacrifices » certains dénoncent le capital financier, ou la fin du travail, ou même l'âge de l'individualisme. Mais aucun n'explique réellement les causes du renversement en cours.
En effet, nous vivons une étape d'un processus, qui mènera à terme à un monde où les objets seront gratuits grâce aux avancées industrielles, et où « ce sera, en fait, l'homme qui coûtera cher, infiniment plus cher dans ce cas limite. » Ce jour-là le « principe d'économie continuera à s'appliquer, mais « au capital humain » exclusivement. »
En attendant, le domaine de la consommation progresse et propose des produits personnalisés, faits « juste à temps » ; mais cet « ultra-individualisme » se heurte continuellement aux biens publics (santé, éducation... : produits pour et par la communauté) et désarçonne le consommateur. Il en va de même dans le domaine du travail, où malgré les progrès qui rendent le travail moins pénible et l'ouvrier plus indépendant face à ses supérieurs, « l'autonomie, l'initiative individuelle qui sont exigées par le nouveau monde productif deviennent les causes d'un stress psychique qui prend la place de la fatigue physique dans les douleurs du travail. »
Ainsi, l'homme moderne découvre aujourd'hui qu'une société prospère n'est pas une société sans travail. Les techniques modernes ne remplacent pas l'homme, au contraire elles exigent de lui qu'il fasse plus de choses. « Ce n'est pas de moins faire travailler les gens que le capitalisme est coupable, mais de vouloir les faire travailler trop. »
[...] c'est-à-dire des politiques qui cherchent à stimuler simultanément l'offre et la demande. (p.116) - lorsque c'est la demande qui est insuffisante, l'inflation baisse ; lorsque c'est l'offre qui est déficitaire, elle augmente. Pourvu que les autorités monétaires soient aussi attentives à empêcher la hausse que la baisse de l'inflation, la régulation macro-économique moderne» est une question que l'on devrait considérer comme résolue. (p.116) - Le chômage est un rapport social entre ceux qui veulent travailler, la population active et le pourcentage de celle-ci que le système pourra absorber (p.119) - Comme le dit Schumpeter la machine capitaliste constitue un mécanisme de production de masse, donc nécessairement synonyme de production pour les masses. [...]
[...] L'obsession de tout standardiser pour accroître encore et toujours le volume de la production est la source des pathologies dont le siècle a été coupable dans les domaines hélas les plus variés. (p.34) L'évolution du capitalisme au cours du XXe siècle est une illustration de ce décalage qui existe entre les structures productives et les structures sociales. En effet, le XXe siècle, c'est le monde féodal qui s'entasse dans les villes (p.35), car la misère de la vie ouvrière au XIXe siècle est le décalque de l'ancienne condition paysanne. En fait, jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'ouvrier restait encore un ouvrier de métier, possédant un savoir- faire. [...]
[...] Mais, les ouvriers les moins qualifiés sont exclus de l'équipe de production. Ainsi, l'échelon le plus bas» dans la filière productive fait remonter les informations aux niveaux supérieurs et devient un acteur engagé et non plus un spectateur de la production. (p.57) Le travail à vif Le toyotisme a donc résolu le problème rencontré par le fordisme, obtenir l'assentiment du travailleur, en l'impliquant dans l'organisation du travail. Mais il en a fait ressurgir un autre : la concurrence étant non seulement externe, mais maintenant aussi interne à la firme, les atteintes à la santé mentale sont devenues l'une des causes majeures de l'absentéisme. [...]
[...] (p.83) Il y a aussi des contrats implicites c'est-à-dire une série de règles non écrites où s'épanouissent les rapports sociaux ; ces contrats implicites créent ainsi une économie de partenariat La première phase de la révolution financière celle des années 80, a justement créé de la valeur, car elle a brisé de nombreux engagements implicites (licenciement des vieux salariés, Cette rupture de contrat marque le début de la fin du capitalisme managérial Après les licenciements massifs et la réduction de la taille des entreprises, c'est le temps des fusions. Les années 90 marquent la deuxième phase de la révolution financière. Ces fusions permettent d‘appliquer de nouveaux principes organisationnels au travail et de s'ouvrir à des technologies innovantes, tout en allant toujours de pair avec des licenciements. À l'origine de ces réorganisations durant les années 80 et 90, la Bourse est un agent majeur. Elle est à la fois opportuniste puisqu'elle répudie les contrats implicites, mais aussi catalyseur lorsqu'elle rend possible des fusions gigantesques. [...]
[...] C'est dans la nature de la démocratie de créer constamment des figures sociales hostiles au capitalisme d'aujourd'hui, à charge pour ce dernier d'en faire les figures productives de demain. (p.148) Conclusion Ce qu'on déteste ordinairement dans la société capitaliste, c'est sa prétention à vouloir tout faire pour le mieux, son utilitarisme». (p.150) Mais alors pourquoi nos temps modernes semblent-ils pires que les temps précédents ? Tout d'abord parce que nos temps modernes forment une révolution qui reste inachevée, et qu'ils leur manquent une régulation sociale. [...]
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