Le document qui nous est présenté est l'extrait d'un écrit sociologique « Le temps partiel, un marché de dupes ? » (2000), rédigé par Tania Angeloff. Cette dernière est une sociologue contemporaine qui s'est fortement intéressée à une forme d'emploi atypique, connue sous le nom de « temps partiel ». Son étude sociologique, qui fut d'ailleurs en partie l'objet de sa thèse de doctorat (sous la direction de Margaret Maruani en 1998) s'oriente essentiellement sur deux axes, à savoir les inégalités hommes/femmes sur le marché du travail et les représentations sociales qu'elles génèrent.
Replaçons le temps partiel dans son contexte historique. En effet, avant 1981, le travail à temps partiel n'était réservé qu'aux salariés demandeurs de ce type de contrat de travail, sous réserve de l'autorisation de leur comité d'entreprise. A partir de cette date, face à la forte augmentation du chômage en France (passage de 6,4% de la population active en 1980 à 7,6% en 1981 selon le ministère de l'Emploi) les entreprises sont légalement autorisées à recruter à temps partiel en échange d'une exonération de 30% des cotisations sociales patronales accompagnée du paiement d'heures supplémentaires à tarif normal. Par la suite, en 1995, une loi sur l'annualisation du travail à temps partiel était votée par l'Assemblée Nationale, générant une flexibilisation du temps de travail en fonction de l'activité économique ; et donc par conséquent nous allons assister au développement de la précarisation des actifs.
[...] Nous allons maintenant voir comment ce secteur d'activité est une source de précarisation des populations les plus fragiles. II] Le nettoyage : un secteur d'activité menant à une précarisation des populations les plus fragiles de la société Comme l'affirme TANIA ANGELOFF, le fait qu'il s'agisse d'un des secteurs d'emploi les plus féminisés et les plus utilisateurs de main-d'œuvre étrangère ou d'origine étrangère n'est pas étranger aux conditions d'emploi et au temps de travail singulier. »(p.178). En effet, cela revient donc à dire que pour analyser comment les femmes de ménage acceptent une dégradation de leurs conditions de travail, il faut s'intéresser à leur intégration professionnelle sur le marché du travail, qui est fortement corrélé avec leurs trajectoires individuelles. [...]
[...] En effet, avant 1981, le travail à temps partiel n'était réservé qu'aux salariés demandeurs de ce type de contrat de travail, sous réserve de l'autorisation de leur comité d'entreprise. A partir de cette date, face à la forte augmentation du chômage en France (passage de de la population active en 1980 à en 1981 selon le ministère de l'Emploi) les entreprises sont légalement autorisées à recruter à temps partiel en échange d'une exonération de 30% des cotisations sociales patronales accompagnée du paiement d'heures supplémentaires à tarif normal. [...]
[...] En effet, elle a initialement un cursus scolaire jugé inférieur par rapport à ses ascendants. Ainsi, il lui faut trouver une solution afin qu'elle puisse au moins se maintenir dans son milieu social. Cette ascension ne se fera pas par le mariage, car son conjoint est peintre en bâtiment (p.183). Par conséquent, il semble qu'elle ait vu l'immigration comme un moyen de se hisser socialement, à l'image des femmes de ménage décrites par LILIANE BERNARDO. On comprend donc pourquoi ces femmes étaient quasiment obligées d'être dociles, même si elles étaient conscientes que le nettoyage en France était un secteur où l'identité professionnelle et sociale était faible. [...]
[...] De plus, il apparaît une distinction, faite entre les femmes de ménage employées par des entreprises de sous-traitance et celles embauchées par l'Institut (dont AÏCHA fait partie), elle craint qu'on ne la contraigne à s'embaucher dans la grande entreprise de propreté qui sous-traite le ménage, Ménage Plus»(p.182). En effet, il faut savoir qu'à partir des années 1980, le recours à la sous-traitance s'est fortement développé dans le secteur du nettoyage, de par une meilleure productivité de ces services. Effectivement, les entreprises de sous-traitances embauchent généralement à temps partiel afin que les contrats de travail établis soient au plus près des besoins de l'entreprise. [...]
[...] Généralement sans qualifications et sans diplômes, les femmes de ménage, nées hors de France, semblent se diriger vers le secteur du nettoyage faute de mieux, car ce domaine correspond à l'activité qu'elles ont initialement apprise lors de leur socialisation primaire sa mère décide de la préparer à son rôle de femme au foyer. AÏCHA est orientée, dès la fin de la cinquième ou de son équivalent, vers une école de couture et d'arts ménagers (p.181)), mais également parce que les offres d'emploi étaient particulièrement destinées à cette population. Ainsi, l'ensemble des femmes de ménage s'avère partager une conscience et une identité collective. [...]
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