Tableaux de Famille, Heurs et malheurs scolaires en milieux populaires, Bernard Lahire, reproduction sociale, familles démunies de capital culturel
Dans la société française, l'école et le diplôme ont une importance particulière pour accéder aux emplois et aux positions sociales. Le sociologue Pierre Bourdieu a ainsi mis en évidence « la reproduction sociale » qui signifie que les chances d'accéder aux classes sociales dominantes dépendent des origines familiales des individus. En effet, les enfants issus des milieux dits « favorisés » ont plus de chances de réussir à l'école, d'avoir des diplômes ou encore d'accéder facilement au marché du travail.
[...] Bernard Lahire explique cela ainsi : Mme O. a même des pratiques qui, dans une autre configuration familiale d'ensemble, pourraient contribuer à une scolarité heureuse : elle lit des livres, va à la bibliothèque une fois par semaine avec ses enfants, leur lit ou leur raconte des histoires avant qu'ils s'endorment, suit la scolarité de Walter, va voir l'enseignant, aide Walter dans ses devoirs Mais les effets de ces pratiques sont comme annulés par la situation que nous venons de décrire. [...]
[...] Bernard Lahire, sociologue français, professeur à l'École Normale Supérieure de Lyon, nous montre dans cet ouvrage écrit en 1995, un contre-exemple de la théorie de Pierre Bourdieu. Il s'intéresse aux familles démunies de capital culturel. Il montre que certains enfants de ces milieux populaires parviennent à construire un rapport positif à l'école qui favorise leur réussite scolaire. Pour son étude, il a choisi 27 élèves de CE2, dans des établissements appartenant à des ZEP (Zones d'Éducation Prioritaire) de la banlieue lyonnaise. [...]
[...] D'une manière générale, la réussite à l'École d'enfants dont les parents ont un faible capital culturel s'explique par un rapport positif des parents à l'écriture, la lecture et l'institution scolaire. Cependant, l'intérêt de la mère pour la scolarité de son enfant, le fait qu'elle lise avec lui et voit l'enseignant ne suffit pas toujours pour que l'enfant réussisse. Par exemple, dans le portrait du livre, un enfant nommé Walter a une mère, Mme O., qui va à la bibliothèque avec lui et fait tout pour qu'il réussisse et pourtant le garçon a de mauvais résultats scolaires. [...]
[...] Le deuxième chapitre s'intéresse particulièrement à des élèves de classes dites défavorisées qui réussissent scolairement. Il montre que ces derniers correspondent aux attentes des enseignants en ce qui concerne l'autonomie : le terme “d'autonomie” semble cristalliser un ensemble de caractéristiques valorisées du point de vue scolaire (p.80). Un 1 élève considéré comme autonome est ainsi un élève dont les chances de réussir sont bonnes car il a acquis dans son milieu familial les normes et les valeurs attendues en milieu scolaire. [...]
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