Synthèse de l'essai "Logiques de l’exclusion" de Norbert Elias

Résumé du document

Norbert Elias est un sociologue juif allemand qui étudia les relations de pouvoir, les comportements. Marqué par la persécution des juifs sous le régime nazi, il se pencha sur la communauté de Winston Parva, dans les années 1950, afin de mieux comprendre la typologie entre les établis et les marginaux. Ce quartier était d'autant plus intéressant qu'il affichait un racisme sans race, sans différence de classe et d'économie. Le quartier est divisé en trois zones. La zone 1 est caractérisée par un fort prestige, des maisons individuelles. Les zones 2 et 3 sont constituées par des ouvriers aux revenus identiques. Pourtant, les membres de la zone 2, des ouvriers anciennement établis, excluent les membres de la zone 3, des nouveaux arrivants, et les stigmatisent en tant qu'individus inférieurs.
L'étude d'un quartier ouvrier permet de percevoir des évolutions, suite à l'industrialisation, et des particularités qui les différencient des familles bourgeoises.

Sa méthode originale, son objet d'étude cherchent à répondre à la problématique qui semble ressortir de son ouvrage : comment expliquer la domination durable d'un groupe sur un autre et l'acceptation par ce dernier de son infériorité ? La typologie des zones plus ou moins différenciées explique une part du phénomène domination / exclusion, mais la définition des moyens d'exclusions et de dominations dévoile d'autres explications.

Extraits

[...] Elias entend ainsi dépasser le dualisme individu/société : il n'y a pas de configuration sans individu mais réciproquement pas d'individu en dehors des configurations. Ainsi, le sociologue ne peut pas, d'après lui, étudier les individus isolément. Chacun à une place déterminée dans la configuration. L'identité est le produit de la configuration, liée au quartier et à la place de la famille dans la configuration. Une étude qui affirme que l'individu est libre est alors stérile. Il s'oppose ici à Freud qui affirme que les comportements sont fonctions uniquement de l'individu. [...]

[...] Le maintien de l'exclusion et de la domination est donc assuré par des armes mises en place par les dominants dont la cohésion sociale renforce leur efficacité. Face à ces redoutables moyens, les outsiders semblent démunis. Un impossible résistance Le maintien de la typologie par l'intégration des rôles : Les groupes sociaux favorisent le maintien de l'exclusion en intégrant leur rôle. Lorsque les dominants sentent que leur charisme collectif, leurs normes, leur monopole de pouvoir sont attaqués, ils réactivent l'humiliation des dominés pour les maintenir dans leur situation. [...]

[...] De ce fait, Norbert Elias démontre une théorie importante. La supériorité est liée à la cohésion du groupe. L'individu ne peut s'opposer à sa communauté. Il ne peut pas vivre de manière autonome dans groupe. Ce dernier évite la déviance par les pressions du nous, par un contrôle social très fort qui favorise un self control ».Cette cohésion est érigée comme une barrière à toute personne étrangère qui désirerait s'intégrer au groupe. l'importance des potins Norbert Elias avance, ici, une théorie importante. [...]

[...] L'auteur met en valeur une cause d'exclusion, rarement étudiée. En effet, le groupe dominant a établi une hiérarchie en son sein, des normes communes. Or, les immigrés apparaissent comme des éléments dangereux qui viendraient remettre en cause la stabilité de la communauté. L'exclusion est aussi un moyen de maintenir la domination du groupe. L'enquête de Norbert Elias permet donc de remettre en cause certaines études qui désignaient les facteurs économiques, l'existence de classe sociale, le racisme, comme les causes de la domination et de l'exclusion. [...]

[...] Les outsiders manquent de capital économique, culturel et social. Par ce cumul de handicaps, ils ne peuvent pas facilement s'élever dans la hiérarchie sociale. De plus, les mariages mixtes sont condamnés par la communauté. De ce fait, pour Norbert Elias, la reproduction sociale est le centre du problème de l'exclusion et non pas les problèmes économiques qui ne font qu'aggraver la situation. De plus, cette reproduction sociale est favorisée par le manque de contrôle social sur les individus. En effet, dans la zone 2 les villageois veillent au respect des normes des habitants par un fort contrôle social. [...]