Surveiller et punir, Michel Foucault, criminalité, sociétés occidentales, supplice physique, maison pour jeunes détenus, système carcéral, maison de correction, Lumières, panoptisme, prison, banalisation du châtiment, fiche de lecture
Michel Foucault, philosophe français connu pour ses engagements militants, est né le 15 octobre 1926 et mort le 25 juin 1984. Personnalité engagée, il est connu pour ses nombreuses interrogations autour des processus du pouvoir et du savoir ainsi que pour ses critiques des institutions. Il a notamment publié un ouvrage en 1975 intitulé "Surveiller et punir", qui raconte l'évolution du traitement de la criminalité dans les sociétés occidentales, et plus particulièrement l'émergence du système carcéral. Page 14, l'auteur compare deux types de sanctions : le supplice physique infligé au début du XVIIIe siècle et un emploi du temps d'une Maison pour Jeunes Détenus, utilisé moins d'un siècle plus tard.
[...] Page 228 : L'illustration concrète de cette pensée est représentée par le panoptisme. Du grec, qui signifie ‘voit partout'. Cette idée d'une société organisée et efficace, jusque dans ses moindres recoins, sera parachevée par le concept architectural de Bentham. Par la suite, l'auteur décrit ce concept. Sans entrer dans les détails, il s'agit d'un plan de prison où les cellules seraient en cercle concentrique autour d'une tour de surveillance, dressée au milieu. De cette façon, aucun geste n'échapperait aux geôliers, sans pour autant permettre aux détenus d'interagir les uns avec les autres. [...]
[...] La prison Page 267 : La dernière partie du livre de Foucault porte sur la prison. Il examine le rôle de la prison dans la société juridico-politique puis sur le plan de l'individu. La prison semble devenir la peine idéale de tous les délits. Il faut voir ici la privation de liberté comme la punition maximale lorsqu'on ne requiert pas la peine capitale. L'auteur expose que « c'est le progrès des idées et l'adoucissement des mœurs [qui ont fait de l'emprisonnement la base et l'édifice presque entier de notre échelle pénale actuelle] ». [...]
[...] Tout semblerait y être conçu pour que les regards suivent un ordre et un enchaînement bien précis. Chaque catégorie sociale, chaque compagnie militaire, mais aussi chaque aile de l'hôpital, chaque salle de l'école ou de la maison de redressement obéit à une règle de surveillance bien établie et pensée à l'avance pour faire régner une certaine discipline sur son domaine. Cet effet disciplinaire, étendu à toute la société, a d'abord un effet bénéfique par le contrôle et l'amélioration qu'il suscite. [...]
[...] Cette phrase pourrait bien exprimer la double utilité du supplice à l'époque. D'une part, impressionner, intimider, puis punir un acte de nature criminelle. Mais d'autre part, le supplice fait l'économie d'un jugement et d'une procédure juridique qui viserait à étudier, défendre, prouver, une affaire criminelle. Le pouvoir en place, descendant directement de Dieu à l'époque, n'aurait pas besoin de se justifier. Cette pensée illustrerait la place de l'homme dans la société en un temps où l'application du pouvoir était avant tout arbitraire. [...]
[...] Par la suite, l'auteur expose le fait qu'« est docile un corps qui peut être soumis, qui peut être réutilisé, qui peut être transformé et perfectionner. » La société, dans le versant du redressement recherché dans les châtiments infligés par la justice, va également évoluer sur le plan de la discipline. On a vu qu'au lieu de supplicier les corps, l'âme, ou la personnalité pourrait-on aujourd'hui dire, serait la cible principale du châtiment. Le législateur s'aperçoit qu'il ne suffit pas de marquer en esprit, mais qu'il faut néanmoins allier le corps dans une forme de contrainte. Les nombreux essais sur l'importance de la discipline et les vertus qui en découlent sont connus depuis l'Antiquité. [...]
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