Le Suicide, ouvrage fondamental dans l'histoire de la sociologie, est une mise en application de ces méthodes grâce à laquelle l'auteur démontre la pertinence de la démarche expliquant un comportement individuel par de faits sociaux
[...] Durkheim remarque que le suicide a toujours été condamné mais qu'il y avait eu un durcissement avec le passage des sociétés à solidarité mécanique aux sociétés à solidarité organique : en particulier, si la civilisation gréco- romaine tolérait le suicide quand un individu en demandait l'autorisation aux institutions et l'obtenait, les sociétés de la fin du XIXème rejetait la mort volontaire en bloc. L'auteur attribue cela à la nouvelle conception de l'homme rangé désormais au rang de divinité. Finalement, le suicide niant la nouvelle religion de l'humanité est bien un acte immoral. Le suicide est-il normal ? L'enjeu est de taille puisque s'il apparaît que le suicide est normal on sera contraint de l'admettre en le blâmant, alors que s'il est anormal on pourra chercher des façons de le combattre. [...]
[...] Il s'agit là d'un excès d'intégration. Durkheim distingue trois types de suicides altruistes : - le suicide altruiste obligatoire : plus particulièrement répandu dans les sociétés primitives (à solidarité mécanique), il répond à un devoir (la veuve indoue avait ainsi l'obligation sociale de se tuer à la mort de son mari) ; dans ce cas, véritablement, l'individu n'est rien et la société est tout - le suicide altruiste facultatif : la conduite de l'individu est également dictée par la communauté. [...]
[...] D'une façon analogue, Durkheim décrit l'anomie matrimoniale. Il considère en effet le mariage comme une institution réglant les rapports entre les deux sexes, et le divorce comme indicateur de l'anomie conjugale. L'homme, en se mariant, borne ses désirs à une seule femme mais en lui ouvrant d'autres horizons avec la possibilité de divorcer, on diminue la force régulatrice du mariage. En revanche, l'épouse, parce que sa vie mentale est moins développée parce qu'elle n'a pas intellectualisé autant l'amour que l'homme peut se contenter de suivre ses instincts et rester avec le même homme sans avoir besoin de la contrainte du mariage. [...]
[...] Le facteur intégration Les facteurs sociaux du suicide Avant de construire une quelconque typologie, Durkheim examine les faits. Il remarque d'abord que les protestants se suicident plus que les catholiques et s'interroge sur les causes d'un tel décalage. Les doctrines catholiques et protestantes rejettent toutes deux aussi clairement le suicide mais la seconde admet le libre examen plus largement que la seconde (le goût plus prononcé pour les sciences des protestants l'atteste, celles- ci comblant le déficit d'organisation et d'autorité intellectuelle d'une religion donnée). [...]
[...] Ainsi le suicide de type égoïste diminuerait. Et pour ce qui est de l'anomie, la corporation fixerait la part et les espoirs de chacun Mais les corporations ne résolvent pas le problème de l'anomie conjugale qui n'a pour solution que l'abrogation ou tout au moins la moindre facilité à divorcer. Cependant, si cela diminue le suicide des hommes, cela augmente celui des femmes (voir plus haut les réflexions sur le suicide anomique). Heureusement, Durkheim prévoit que la femme finira par être aussi socialisée que l'homme mais de manière différente, dans des rôles propres à son sexe. [...]
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