Mobilité sociale, Stéphanie Dupays, affaires sociales, auto-recrutement, mobilité structurelle
Inspectrice à l'Inspection générale des affaires sociales (service interministériel de contrôle, d'audit et d'évaluation des politiques sociales pour éclairer la décision publique), a fait partie de l'INSEE, maître de conférences à Sciences Po où elle dirige le séminaire qu'elle a créé " Comprendre et analyser les statistiques publiques ".
A publié : Déchiffrer les statistiques économiques et sociales (2008; ouvrage vulgarisant).
[...] Les groupes les moins mobiles socialement (reproduction sociale) sont celui des cadres sont cadres comme leur père) et celui des ouvriers Une distinction relative au type de mobilité (nette et structurelle) La mobilité structurelle implique la prise en compte de la structure de l'économie : déclin toujours plus fort du secteur agricole, déclin du secteur industriel et essor du secteur tertiaire. Par conséquent l'accès aux groupes supérieurs pour les fils d'ouvriers et d'agriculteurs s'explique par ces évolutions économiques (moins besoin de gens dans l'agriculture et l'industrie, plus besoin dans le tertiaire) et non par une réelle évolution de l'égalité des chances. On parle alors de mobilité structurelle puisque celle-ci est liée au contexte économique. En 2003 elle a joué pour 40% (25/65) dans les changements de milieu social. On remarque qu'entre 1977 et 2003 la mobilité structurelle a constamment augmenté. [...]
[...] En ne leur donnant pas la parole librement, on ne peut aborder des aspects très intéressants, des surprises sociologiques, auxquels on n'avait pas pensé. Pour éviter les biais : on inclut une option sans opinion pour remettre en question le principe que les individus ont une opinion sur tout ; ainsi qu'une option non-réponse on établit un équilibre entre les modalités positives et négatives. La formulation des questions ne doit désavantager aucune réponse et ne pas indiquer la bonne réponse que les gens se sentiront obligés de fournir. [...]
[...] On voit donc tout l'intérêt de maîtriser son sujet avant de construire le questionnaire et de ne pas se lancer à l'aveugle. L'entretien a pour fonction de reconstruire le sens subjectif des comportements ; le questionnaire a pour objectif de croiser les conduites avec des indicateurs de déterminants sociaux pour voir s'il y a des liens récurrents. C'est ce que Bourdieu, Passeron et Chamborédon (Le métier de sociologue, 1983) ont appelé l'objectivation, qui permet de rechercher des causes inaccessibles à la conscience des individus. [...]
[...] Elle met en lumière la liaison entre des faits peu visibles autrement ; mais son inconvénient réside dans le fait qu'elle ne permet pas de comprendre les faits sociaux de l'intérieur. On a souvent tendance à opposer la quantitatif et le qualitatif, mais en réalité il apparaît que leur utilisation ne s'inscrit pas dans la même logique (saisir les déterminismes sociaux / comprendre les processus en œuvre, les justifications et les représentations données par les acteurs sociaux). Leur usage est en fait complémentaire si l'on se sert à la fois des apports de la sociologie compréhensive et de la sociologie explicative, donc que l'on part du principe que les individus sont en partie déterminés et en partie des acteurs stratégiques. [...]
[...] Les classes supérieures s'attachent à éviter la foule, les lieux ouverts, donc toutes les circonstances où l'individu doit laisser au hasard le soin de ménager les rencontres du fait du grand nombre de participants. Les classes populaires sont les seules à faire un usage matrimonial d'espace formellement ouverts à tous, surtout car ils sont désertés par les classes supérieures. Les chances de rencontrer un conjoint de même origine sociale diminuent sensiblement lorsque la rencontre s'opère en-dehors des lieux de sociabilités appréciés du milieu (hors des lieux fermés/hors des lieux publics). [...]
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