Donald Roy fait de l'observation participante, il est employé dans l'usine qu'il va observer. Il va tenter de repérer les limitations de la production par les ouvriers, pendant onze mois, en se convertissant au métier d'opérateur sur une perceuse radiale, dans un atelier de sidérurgie, en 1944- 1945. Cette proximité créée par rapport aux observés permet à Roy de recueillir davantage de confidences, de révélations. Et surtout, ça lui permet d'être intégré au groupe de travailleurs afin de mieux comprendre, de lui-même, l'organisation et les stratégies de ces derniers.
Le fait d'avoir une certaine facilité à s'insérer dans le milieu ouvrier, ne va pas être forcément un atout. Effectivement, Roy se rapproche, au fur et à mesure de l'enquête, de chacun d'eux, sans pouvoir leur révéler sa véritable identité de chercheur.
[...] Textes essentiels pour la sociologie du travail", Donald Roy (2006) - deux formes de freinage dans un atelier de mécanique Donald Roy fait de l'observation participante, il est employé dans l'usine qu'il va observer. Il va tenter de repérer les limitations de la production par les ouvriers, pendant onze mois, en se convertissant au métier d'opérateur sur une perceuse radiale, dans un atelier de sidérurgie, en 1944- 1945. Cette proximité créée par rapport aux observés permet à Roy de recueillir davantage de confidences, de révélations. [...]
[...] Roy découvre que les ouvriers, qui sont payés à la pièce, ne freinent pas la production à cause d'une volonté d'en faire le moins possible, simplement par jouissance de l'inactivité. Il découvre que la raison est beaucoup plus stratégique. Ils passent leurs temps à évaluer le rapport avantage/coût Ainsi, comme l'homo economicus, mis en évidence par Boudon, l'ouvrier va accepter de s'investir dans une tâche demandée, si et seulement si, cette dernière lui semble avantageuse. Sinon, il fera de son mieux pour faire traîner le travail. Malgré les chronomètres et les contrôleurs ; les travailleurs vont se donner à tous un quota à ne pas dépasser. [...]
[...] Roy suppose que les travailleurs classent les tâches en deux catégories : le travail juteux, sous-entendu, bien payé ; ou le travail moins intéressant, moins bien payé. Ils seraient plus motivés, dans le premier cas. Tout en gardant le quota prévu, pour éviter que les contrôleurs ne soupçonnent leur flânerie habituelle, ils vont tirer au flanc lors des tâches les moins juteuses mais également lorsque ces tâches vont être répétitives et trop volumineuses. Il y a beaucoup de pression dans le groupe, car on sait que si un seul des ouvriers montre qu'il est capable de produire davantage, en peu de temps, les contrôleurs vont se rendent compte de cette possibilité et vont augmenter le rythme sans, bien sûr, augmenter les prix. [...]
[...] Starkey donne l'exemple d'amis à lui qui avaient essayé d'augmenter la productivité, et qui avaient fait, inévitablement, baisser le prix au rendement. Il avait été divisé par deux. Roy évoque cette perte à gagner au niveau de l'entreprise. En effet, elle ne veut pas augmenter ses prix, mais, finalement, les ouvriers, étant les seuls à connaître leur outil de travail, vont pouvoir faire du chantage. Roy, au début, ne maîtrisait pas sa machine, donc ne se rendait pas compte du temps libre à côté des quotas. [...]
[...] En conclusion, Donald Roy, grâce à son engagement dans le groupe d'ouvriers de l'atelier, découvre la flânerie existante, et surtout la maîtrise stratégique de leur travail. On se rend compte que ce pouvoir patronat sur ouvriers peut, en réalité, prendre une tournure différente, sur le terrain. L'ouvrier a conscience de son importance, il sait qu'il est le seul à maîtriser son outil. Ainsi, former une autre personne sur l'outil serait une perte pour l'entreprise, c'est ce moyen de pression qui peut donc permettre la part de contrôle de l'ouvrier, sur son travail. [...]
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