Voilà un petit ouvrage au titre attrayant, et qui pourrait sembler aller de soi pour le novice. La société n'est-elle pas constituée d'une somme d'individus ? Dès lors pourquoi ne devrait-elle pas prendre l'individu comme objet central dans ses analyses ? Cette question, entre autres, n'est pas aussi simple qu'il n'en parait, et fait débat. Les courants d'analyse sociologique qui « partent » des individus sont en effet nombreux et divers.
La France fut moins concernée par cette posture épistémologique qui se trouve davantage présente dans les traditions anglo-saxonnes. Depuis une vingtaine d'années cependant, les sociologies de l'individu se sont multipliées dans le champ sociologique français. Ce petit ouvrage permet, dans un format réduit, de faire le tour de ces nombreuses approches.
[...] Ils identifient trois avantages que permet l'entretien. Il révèle le travail sur soi des individus, prendre en compte la singularité des expériences individuelles et les façons dont les individus leur donnent une cohérence. Sur ce point, nous sommes plus réservés, malgré le fait que Bernard Lahire montre qu'une sociologie psychologie soit possible, nous pensons qu'il est possible de perdre de vue l'ancrage objectif et quantitatif en allant trop loin dans la centration d'une analyse sur les discours et la réflexivité des individus. [...]
[...] Les auteurs rappellent tout d'abord que ces approches ne se réduisent pas à l'individualisme méthodologique. Ainsi, ces sociologies ne présupposent pas un programme universel d'action commun à tous, mais au contraire, l'accent est mis sur la pluralité des dispositions chez un même individu, avec les tensions qui en découlent. La compréhension de ces tensions repose sur la prise en compte des conditions qui façonnent les individus aujourd'hui. Les normes, comme celles qui concernent le corps, sont au centre de ces conditions. [...]
[...] Les sociologies de l'individu, Danilo Martuccelli et François de Singly Voilà un petit ouvrage au titre attrayant, et qui pourrait sembler aller de soi pour le novice. La société n'est-elle pas constituée d'une somme d'individus ? Dès lors pourquoi ne devrait-elle pas prendre l'individu comme objet central dans ses analyses ? Cette question, entre autres, n'est pas aussi simple qu'il n'en parait, et fait débat. Les courants d'analyse sociologique qui partent des individus sont en effet nombreux et divers. La France fut moins concernée par cette posture épistémologique qui se trouve davantage présente dans les traditions anglo-saxonnes. [...]
[...] Ainsi, pour eux, faire une sociologie de l'individu ne signifie pas mettre en danger les fondements de la sociologie. Cependant, l'approfondissement de la modernité dans la société (François de Singly parle de deuxième modernité, la première remonte à la fin du XIXème siècle) accentue le processus d'individuation qui conduit chacun à se considérer comme unique, autonome et libéré des pesanteurs sociales passées. Cette individuation n'est cependant pas un phénomène spontané ou volontaire de la part de chacun d'entre nous mais une nouvelle norme sociale, un nouveau phénomène social qu'il convient d'étudier avec un regard sociologique. [...]
[...] Il doit choisir en permanence et se définir tout au long de sa vie. Le deuxième chapitre revient sur les différentes traditions nationales de l'individualisme. En effet, le processus d'individualisation n'est pas contesté à travers le monde, mais cependant les analyses qui en sont faites sont fortement liées aux traditions nationales. Ainsi, aux Etats-Unis, la liberté et son pendant, la responsabilité individuelle sont les piliers du mythe fondateur national. De plus, contrairement aux individualismes européens, l'individualisme américain ne repose pas sur le déclin progressif des groupes communautaires. [...]
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